Alors, Pierre déclencha sa propre fanfare dans nos oreilles, dans nos avenues, dans l’écho des arbres qui nous touchaient, dans les profondeurs du vallon qui nous faisait face. Et tous ensemble on commença à faire craquer nos crécelles, à écraser dans nos crécelles le silence et la solennité. Et si je vous disais qu’à ce moment-là on s’est redressés comme des chevaux à qui on asticote la croupe. Et qu’on s’est bourrés en avant et que, plus il y avait de bruit, plus on voulait en faire, et qu’on aurait été capables (peut-être) de déchirer un loup avec les dents. En tous cas l’envie y était. Et pire que l’envie : pendant que le cor cornait, que les crécelles craquaient, qu’on guettait les buissons là-bas devant pour voir si, de l’un d’eux, n’allait pas jaillir le fuseau noir et rouge d’un loup, gueule ouverte.

Transport de la « Jeanne d’arc » – un accident | 1932
toulouhou | coll. Claudie Marcel-Dubois, fond photographique MUCeM, Toulouhou appartenant à un enfant d'Esquièze, 1956
Tous ensemble | Andrei Tarkovski, Andrei Roublev, tableau La cloche, 1969
Famille de vagabonds | Lucas de Leyde, Famille de vagabonds, 1520
Das Ländische fest | Daniel Hopfer, Fête rurale, vers 1520
expérience de résonnance sonore | Victor Regnault, Portrait d'un savant, 1851
Aerophones | radar acoustique système Américain, 1921
Orchestre | Luigi Russolo, Intonarumori, 1913
Cornets | D. Ruddle, Cornets de locomotive, 1970
Corne de brume | corne de brume du phare d'Alderney, 1912
Chasse sauvage | Albrecht Dürer, Die apokalyptischen Reiter, 1498
Das Ländische fest | Daniel Hopfer, Fête rurale, vers 1520
Cabrette | Jean Rascalou, joueur de Cabrette, 1920

Marion, entendez à mi :
Je vous aim plus que créature,
Et pour ce d’umble cuer vous pri
Qu’au dessoubz de vostre sainture
Me laissez de la turelure
Et de ma chevrette Jouer;Là vous aprandray à dancer
Au coursault et faire mains tours. –
Robin, je n’y sçaroie aler ;
Doit-on ainsi parler d’amour ? Ouil : et encores vous di
Que chanter par art de nature
Vous feray; et doubler aussi.
Je vous monstreraay la figure
Du contrepoint et la mesure
Des semi-brèves acorder,
De faindre la voix, de monter,
Et de deschanter à rebours. –
Alez, quom vous puist estrangler !
Doit-on ainsi parler d’amours ? Marion, qui scet cet art-ci,
On y prant douce nourreture ;
Aprenez le fa et le mi,
Bien vous monstreray l’escripture,
Tant que vous n’arez jamais cure
D’autre art sçavoir fors de compter
Une, deux : les temps mesurer
Et fleureter plus que le cours. -Merveilles vous oy recorder ;
Doit-on ainsi parler d’amour ? Or, m’aprenez, mon doulz ami,
Cest art. Lors la touche et la mesure ;
Les tableaux de son livre ouvri ;
Sa plume y bouta roide et dure;
Un po cria, mais elle endure ;
Et cilz li commence à noter,
Une, deux, la tierce doubler,
Et se joint, car li temps fut cours,
Disans : pour tel chant assembler
Doit-on ainsi parler d’amour ?

Sonnerie de bassin | Oyoun muzik, 1970
Tsar Kolokol | La plus grosse cloche du monde, 1737
Transport de la cloche « la savoyarde » emblème du rattachement de la Savoie à la France | 1891
Pigeon voyageur | Des soldats britanniques envoient un pigeon voyageur, dans le sud de l'Angleterre, 1914

Ni coup de tonnerre, ni coup de canon n’auraient pu en ce moment réveiller le grand-père. Ni la gerbe de seigle que l’oncle venait de jeter à ses pieds avec rage.
Brusquement, des cris avaient éclaté.
Ils virent alors tout un groupe de paysans courir vers la chènevière où des hommes, dans un coin d’ombre, faisaient des signes à ceux des autres champs.
Les femmes laissaient tomber les gerbes qu’elles avaient sur l’épaule et regardaient, une main en visière, l’autre sur la hanche.
Les hommes n’hésitaient pas. Ils jetaient leurs fagots et descendaient, l’air grave, vers la chènevière.
Enfin les femmes leur emboîtaient le pas, abandonnant enfants et berceaux au milieu des gerbes.
Ils arrivèrent tous deux, le grand-père et l’enfant, parmi les premiers. Et que virent-ils ? Des paysans et, avec eux, un loup. Un vrai loup, un loup de forêt, une bête fauve. Mais il avait la tête dans un sac.
Encapuchonné de la sorte, cloué au sol, il ne pouvait plus faire de mal à personne, même aux trois hommes qui le tenaient en laisse comme un chien.
Blessé, fourbu, le loup restait couché et l’enfant se dit qu’il n’en avait pas pour longtemps et qu’on n’allait pas tarder à lâcher les chiens sur lui.
Les paysans qui le tenaient attaché étaient tout joyeux et haletants. Ils essuyaient avec leur manche la sueur de leur visage et de leur cou, et racontaient autour d’eux comment ils avaient eu la bête.
(…)
Après un long conciliabule, les paysans apportèrent un morceau de métal, une baguette, bref, ce qu’il fallait pour faire un mors.
Ils s’en servirent pour écarter les mâchoires du loup.
Le mors mis en place, ils le fixèrent à un collier de chien avec un fil de fer.
Le loup hurlait.
Puis il attachèrent au collier un clochette de mouton. Justement celle d’une des bêtes égorgées.
Ainsi bridé, ils l’emmenèrent en le traînant, car il ne se laissait pas conduire. Il regardait autour de lui, les yeux injectés de sang.
Les chiens jappaient furieusement, hurlaient comme en un jour de calamité, et se jetaient sur lui.
Mais les paysans le protégeaient encore.
Dès qu’il avait senti cette clochette sous sa gorge, le loup s’était mis à sauter, à se dresser sur ses pattes de derrière, et il poussait des hurlements épouvantables.
Plus il sautait, plus la clochette tintait, lancinante, et plus la bête perdait la tête.
Le grand-père, vert de colère, accourait par les champs en déplaçant gauchement son corps trop long. Il les rejoignit en un endroit d’où il les dominait comme du sommet d’un arbre et leur cria :
– Qu’est-ce que vous faites ?
Il n’attendit pas la réponse. Entouré de chiens et d’enfants, il continua :
– Vous n’avez pas honte ? Lâchez-moi cette bête ! Qu’est-ce qui vous prend de maltraiter un loup ? Tuez-le donc ! Qu’est-ce que ce mors ? Qu’est-ce que cette clochette ? Tuez-le, c’est plus honnête ! Vous salissez pas les mains comme ça ! Vous êtes pas un peu fous ? Qu’est-ce qui vous a pris ?
(…)
Les chiens poussaient des hurlements effroyables dans cette chaleur d’août, et le groupe avançait, sans but précis, défilant à travers champs comme une procession.
L’enfant avait peur. Il leva les yeux et vit son grand-père se découper de toute sa hauteur sur le fond brillant et chaud du ciel. Il hurlait :
– Vous n’avez pas honte, bon Dieu ! C’est à vous que ça devrait arriver, tas de merdeux ! Tas de salopes ! Enfants de putes ! Ca va tout seul, maintenant, hein, salopards !
Mais personne ne l’écoutait, sauf l’enfant.
Ils venaient de lâcher les chiens sur le loup; une vingtaine.
Le loup courrait, il boitait d’une patte de devant, il s’entravait, mais il allait leur échapper.
Il voulut entrer sous le couvert du bois : ils lui barrèrent la route. Il voulut descendre la pente : ils se mirent à débouler le sentier, eux aussi. Il les retrouvait toujours devant lui.
Il tenta de les dépasser en remontant, mais il y en avait toujours de plus rapides que lui qui l’attendaient, les mâchoires béantes.
Les hommes le regardaient se débattre en hurlant, la gueule ouverte?
Ah ! sans ce mors…
Il ne pouvait même plus bondir, ils se pressaient de tous les côtés.
C’est cette clochette qui le rend fou, se disaient des gens.
Ce tintement grêle et continu qui battait sous sa gorge, cela le rendait fou, en effet. La rage montait en lui en même temps que l’effroi, et il se tapais la tête par terre pour arracher le mors et la clochette.
(…)
Toute la journée, les chiens le poursuivirent ainsi autour des fermes, dans les champs, dans les prés, et les gens en avaient perdu toute ardeur au travail.
Méconnaissable, sanguinolent, déchiré, horrible à voir et surtout éperdu d’humiliation, il vint échouer sur l’aire du grand-père.
Il ne bougeait plus. Et la clochette devenant silencieuse, l’enfant crut que le loup avait enfin trouvé la paix.
Mais il les vit revenir et il les regarda en sanglotant tandis qu’ils écorchaient tout vif, taillaient dans sa chair, répandaient ses entrailles.
Il le dépecèrent à toute vitesse, grossièrement, horriblement. Et il y eut des gens qui restèrent là jusqu’à la nuit, à regarder les chiens ; ils étaient une trentaine, qui se pourléchaient les babines en poussant de temps en temps un hurlement sauvage, excités par l’odeur du sang.
La clochette traînait dans l’herbe, près de l’aire. Personne n’en voulut…

tapage infernal | frères grimm, veillées allemandes, 1800
pigeon whistle | 1800
pigeon whistle | 1800
Sifflets | national geographic, 1913
Sonde Pioneer 10 | Carl Sagan, sonde pioneer 10, 1972

Consuelo lut ce billet au milieu du bruit des fusées et des bombes de feu d’artifice qui éclatait dans les airs sans qu’elle l’entendit. Toute entière à sa lecture, elle éprouvait cependant, sans en avoir conscience, la commotion électrique que causent, surtout aux organisations impressionnables, la détonation de la poudre et en général tous les bruits violents. Celui-là influe particulièrement sur l’imagination… Il exalte… l’esprit et les sens des gens braves et bien constitués. Il réveille même chez quelques femmes des instincts intrépides, des idées de combat et comme de vagues regrets de ne pas être hommes. Enfin, s’il y a un accent bien marqué qui fait trouver une sorte de jouissance quasi musicale dans la voix du torrent qui se précipite, dans le mugissement de la vague qui se brise, dans le roulement de la poudre, cet accent de colère, de menace, de fierté, cette voix de la force, pour ainsi dire, se retrouve dans le bondissement du canon, dans le sifflement des boulets et dans les mille déchirements de l’air qui simulent le choc d’une bataille dans les feux d’artifice. Consuelo en éprouva peut-être l’effet, tout en lisant la première lettre d’amour proprement dite, le premier billet doux qu’elle eût jamais reçu. Elle se sentit courageuse, brave et quasi téméraire.

COMMENT GARGANTUA PAYA SA BIENVENUE ÈS PARISIENS, **ET COMMENT IL PRIT LES GROSSES CLOCHES DE **L’ÉGLISE NOTRE-DAME. Quelques jours après qu’ils se furent rafraîchis, il visita la ville, et fut vu de tout le monde en grande admiration, car le peuple de Paris est tant sot, tant badaud et tant inepte de nature, qu’un bateleur, un porteur de rogatons, un mulet avec ses cymbales, un vielleur au milieu d’un carrefour, assemblera plus de gens que ne ferait un bon prêcheur évangélique. Et tant molestement le poursuivirent qu’il fut contraint soi reposer sur les tours de l’église Notre-Dame, auquel lieu étant, et voyant tant de gens à l’entour de soi, dit clairement : « Je crois que ces maroufles veulent que je leur paye ici ma bienvenue et mon proficiat. C’est raison. Je leur vais donner le vin, mais ce ne sera que par ris. » Lors, en souriant, détacha sa belle braguette, et, tirant sa mentule en l’air, les compissa si aigrement qu’il en noya deux cents soixante mille quatre cents dix et huit, sans les femmes et petits enfants. Quelque nombre d’iceux évada ce pissefort à légèreté des pieds, et quand furent au plus haut de l’Université, suants, toussants, crachants et hors d’haleine, commencèrent à renier et jurer, les uns en colère, les autres par ris : « Carimari, Carimara ! Par sainte Mamie, nous sommes baignés par ris, » dont fut depuis la ville nommée Paris, laquelle auparavant on appelait Leucèce, comme dit Strabo, lib. IV, c’est-à-dire en grec Blanchette, pour les blanches cuisses des dames dudit lieu. Et par autant qu’à cette nouvelle imposition du nom tous les assis tants jurèrent chacun les saints de sa paroisse, les Parisiens, qui sont faits de toutes gens et toutes pièces, sont par nature et bons jureurs et bons juristes, et quelque peu outrecuidés, dont estime Joaninus de Barranco, libro de Copiositate reverentiarum, que sont dits Parrhésiens en grécisme, c’est-à-dire fiers en parler. Ce fait, considéra les grosses cloches qui étaient es dites tours, et les fit sonner bien harmonieusement. Ce que faisant lui vint en pensée qu’elles serviraient bien de campanes au col de sa jument, laquelle il voulait renvoyer à son père, toute chargée de fromages de Brie et de harengs frais. De fait, les emporta en son logis. Cependant vint un commandeur jambonnier de saint Antoine, pour faire sa quête suillc, lequel, pour se faire entendre de loin et faire trembler le lard au charnier, les voulut emporter furtivement, mais par honnêteté les laissa, non parce qu’elles étaient trop chaudes, mais parce qu’elles étaient quelque peu trop pesantes à la portée. Cil ne fut pas celui de Bourg, car il est trop de mes amis. Toute la ville fut émue en sédition, comme vous savez qu’à ce ils sont tant faciles que les nations étranges s’ébahissent de la patience des rois de France, lesquels autrement par bonne justice ne les refrènent, vus les inconvénients qui en sortent de jour en jour. Plût à Dieu que je susse l’officine en laquelle sont forgés ces schismes et monopoles, pour les mettre en évidence es confréries de ma paroisse ! Croyez que le lieu auquel convint le peuple, tout folfré et habaliné, fut Sorbonne, où lors était, maintenant n’est plus, l’oracle de Lutèce. Là fut proposé le cas, et remontré l’inconvénient des cloches transportées. Après avoir bien ergoté pro et contra, fut conclu en baralipton que l’on enverrait le plus vieux et suffisant de la Faculté vers Gargantua, pour lui remontrer l’horrible inconvénient de la perte d’icelles cloches, et nonobstant la remontrance d’aucuns de l’Université, qui alléguaient que cette charge mieux compétait à un orateur qu’à un théologien, fut à cet affaire élu notre maître Janotus de Bragmardo. LA HARANGUE DE MAITRE JANOTUS DE BRAGMARDO FAITE À** GARGANTUA POUR RECOUVRER LES CLOCHES.** « Ehen, hen, hen ! Mna dies, monsieur, mna dies et vobis, messieurs. Ce ne serait que bon que nous rendissiez nos cloches, car elles nous font bien besoin. Hen, hen, hasch ! Nous en avions bien autrefois refusé de bon argent de ceux de Londres en Cahors, si avions-nous de ceux de Bordeaux en Brie, que les voulaient acheter pour la substantinque qualité de la complexion élémentaire qu’est intronifiquée en la terrestérité de leur nature quidditative, pour extranéiser les haloset les turbines sur nos vignes, vraiment non pas nôtres, mais d’ici auprès, car si nous perdons le piot, nous perdons tout, et sens et loi. « Si vous nous les rendez à ma requête, j’y gagnerai six pans de saucisses et une bonne paire de chausses qui me feront grand bien à mes jambes, ou ils ne me tiendront pas promesse. Ho ! par Dieu, Domine, une paire de chausses est bon, et vir sapiens non abhorrebit eam. Ha ! ha ! Il n’a pas paire de chausses qui veut. Je le sais bien, quant est de moi. Avisez, Domine : il y a dix-huit jours que je suis à matagraboliser cette belle harangue. Reddite quœ sunt Cœsaris Cœsari, et quœ sunt Dei Deo. Ibi j’acet lepus. « Par ma foi, Domine, si voulez souper avec moi in caméra, par le corps Dieu ! charitatis, nos faciemus bonum chérubin. Ego occidi unum porcum, et ego habet bon vino. Mais de bon vin on ne peut faire mauvais latin. « Or sus, de parte Dei, date nobis clochas nostras. Tenez, je vous donne de par la Faculté un exemplaiere des Sermons de Utino, que, utinam, vous nous baillez nos cloches. Vultis etiam pardonos ? Per diem, vos habebitis et nihil payabitis. «O monsieur! Domine, clochi doua minor nobis. Dea, est bonum ttrbis. Tout le monde s’en sert. Si votre jument s’en trouve bien, aussi fait notre Faculté, quœ comparata est jumentis insipientibus, et similis fada est eis, Psalmo nescio quo — si l’avais-je bien coté en mon paperat — et est unum bonum Achilles. Hen, hen, ehen, harch « Ça je vous prouve que me les devez bailler. Ego sic argumentor. « Omnis clocha clochabilis in clocherio clochando clochans clochativo clochare facit clochabiliter clochantes. Parisius habet clochas. Ergo gluc. « Ha, ha, ha, c’est parlé cela ! Il est in tertio prirnœ, en Darii ou ailleurs. Par mon âme, j’ai vu le temps que je faisais diables d’arguer. Mais de présent je ne fais plus que rêver, et ne me faut plus dorénavant que bon vin, bon lit, le dos au feu, le ventre à table et écuelle bien profonde. « Hé, Domine, je vous prie, in nomine Pairis et Filii et Spiritus sancti, amen, que vous rendez nos cloches, et Dieu vous gard’ de mal et Notre-Dame de Santé, qui vivit et régnât pev omnia secula seculorum, amen. Hen he hasch, asch, grenhenhasch ! « Verum enim vero, quando quidem, dubio procul, edepol, quoniam, ita, certe, meus Deus fidus, une ville sans cloches est comme un aveugle sans bâton, un âne sans croupière, et une vache sans cymbales. Jusques à ce que nous les ayez rendues, nous ne cesserons de crier après vous comme un aveugle qui a perdu son bâton, de brailler comme un âne sans croupière, et de bramer comme une vache sans cymbales. « Un quidam latinisateur, demeurant près l’Hôtel-Dieu, dit une fois, alléguant l’autorité d’un Taponnus (je faux, c’était Pontanus, poète séculier) qu’il désirait qu’elles fussent de plume et le batail fût d’une queue de renard, pour ce qu’elles lui engendraient la chronique aux tripes du cerveau quand il composait ses vers carminiformes. Mais, nac petetin petetac, ticque, torche, lorgne, il fut déclaré hérétique : nous les faisons comme de cire. Et plus n’en dit le déposant. Valete et plaudite. Calepinus recensui.»

Alphabet radio international | 1956

http://www.wat.tv/video/ici-londres-messages-code-1z3we_2f1o9_.html

http://www.39-45.org/portailv2/media/media-28-2+messages-personnels.php

cloches et sonnailles | 2015
Corne de brume |
Crécelles |

Des drôles très solides. Plusieurs ont exploité vos mondes. Sans besoins, et peu pressés de mettre en œuvre leurs brillantes facultés et leur expérience de vos consciences. Quels hommes mûrs ! Des yeux hébétés à la façon de la nuit d’été, rouges et noirs, tricolores, d’acier piqué d’étoiles d’or ; des faciès déformés, plombés, blêmis, incendiés ; des enrouements folâtres ! La démarche cruelle des oripeaux ! — Il y a quelques jeunes, — comment regarderaient-ils Chérubin ? — pourvus de voix effrayantes et de quelques ressources dangereuses. On les envoie prendre du dos en ville, affublés d’un luxe dégoûtant.
Ô le plus violent Paradis de la grimace enragée ! Pas de comparaison avec vos Fakirs et les autres bouffonneries scéniques. Dans des costumes improvisés avec le goût du mauvais rêve ils jouent des complaintes, des tragédies de malandrins et de demi-dieux spirituels comme l’histoire ou les religions ne l’ont jamais été. Chinois, Hottentots, bohémiens, niais, hyènes, Molochs, vieilles démences, démons sinistres, ils mêlent les tours populaires, maternels, avec les poses et les tendresses bestiales. Ils interpréteraient des pièces nouvelles et des chansons « bonnes filles ». Maîtres jongleurs, ils transforment le lieu et les personnes, et usent de la comédie magnétique. Les yeux flambent, le sang chante, les os s’élargissent, les larmes et des filets rouges ruissellent. Leur raillerie ou leur terreur dure une minute, ou des mois entiers.
J’ai seul la clef de cette parade sauvage.

Tarantisme |
Martelet | MNATP. Mission d'ethnomusicologie conduite par Claudie Marcel-Dubois et Marie-Marguerite Pichonnet-Andral dans les Pyrénées centrales, Monsieur Ernest Monlon, le campanet de Cier, faisant fonctionner le martelet dans le clocher, 1956
Charivari | Luc Charles-Dominique, p.192, Sonore et profane, 2007
Autorité | Un hélicoptère survole les tribunes après l'interruption du match entre le Ghana et la Guinée équatoriale, 05.02.2015
Piqueux | Vicomte de Conny, Illustration tirée de Mémoire d'un piqueux, 1966
J.O Athènes 1906 |
Olaus Magnus, Histoire des peuples du Nord | A band of Livonian shape-changers , 1555
Olaus Magnus, Histoire des peuples du Nord |
Code des signaux maritimes |
Crécelle | Jean Séguy, Atlas linguistique de la Gascogne, 1954
Engins sonores | Jean Séguy, Atlas linguistique de la Gascogne, 1954
Rapport des Renseignements généraux sur les radios de Londres et de Moscou | 10.08.1942
Le bal des ardents | enluminure attribuée à Philippe de Mazerolle en illustration aux chroniques de Froissart,, Le bal des ardents, 1393
Le désespoir du compositeur | Lithographie R. des Marais, Le morceau d’ensemble ou le désespoir du compositeur. Dédié à tous les musiciens
Le nouveau parnasse lyrique | Coll. Mirimonde
Le triangle et la vielle | Lagniet, Illustration pour deux proverbes, 1663
Olaus Magnus, Histoire des peuples du Nord | Minor devils, demons, satyrs, and hobgoblins, 1555
Arbre de mai | anonyme, mât de cocagne, 1930
l’âne Timon faisant danser les alchimistes | école italienne, l'âne Timon faisant danser les alchimistes, 1599
Les enfants de Vénus | le maître du Hausbuch, Les enfants de Vénus
Arbre de mai | anonyme, mât de cocagne

Liberté, égalité, fraternité.
Avis au peuple : Citoyens, habitans de Saint-Jean d’Angely, – vous qui avez reçu des avertissements pour payer les 45 centimes. – Malheur à ceux qui les paieront. – Souvenez-vous que vous avez cru planter un arbre de liberté. – Mais pour ceux qui paieront, ce sera une potence. 5 Juillet 1848 Cet écriteau explicite un symbole très fréquent, la plantation au champ de foire, d’un mai. Non pas honorifique mais patibulaire. Des crochets de fer y ont été fichés : c’est là qu’on attachera les cordes des huissiers ou des contribuables trop soumis, à qui l’on annonce ainsi leur châtiment. Souvent c’est, comme dit le placard angérien, l’arbre de la liberté planté à la nouvelle des événements de février que l’on transforme sinistrement en bois de justice en ajoutant ces ferrements. Le garde champêtre accompagne la plantation de cette prétendue potence de roulements de tambour (Saint-Nazaire, Tarn-et-Garonne, 13 juin). Devant elle, les émeutiers rassemblés sous la halle montent la garde jour et nuit (Saint-Pierre de Chignac, Dordogne, 4 juin). De cet usage du mai patibulaire, on trouve sans peine des exemples dans les violences populaires au XVIIe siècle, puis dans les troubles paysans de 1789 et 1790. Il n’est pas là pour lui-même, on n’y a jamais pendu personne sinon des mannequins ou des objets symboliques. Ce poteau n’a pas fonction matérielle, c’est un vrai manifeste paysan, il n’est pas là pour servir, il est là seulement pour dire la réprobation des habitants.

Liberté, égalité, fraternité.
Avis au peuple : Citoyens, habitans de Saint-Jean d’Angely, – vous qui avez reçu des avertissements pour payer les 45 centimes. – Malheur à ceux qui les paieront. – Souvenez-vous que vous avez cru planter un arbre de liberté. – Mais pour ceux qui paieront, ce sera une potence. 5 Juillet 1848 Cet écriteau explicite un symbole très fréquent, la plantation au champ de foire, d’un mai. Non pas honorifique mais patibulaire. Des crochets de fer y ont été fichés : c’est là qu’on attachera les cordes des huissiers ou des contribuables trop soumis, à qui l’on annonce ainsi leur châtiment. Souvent c’est, comme dit le placard angérien, l’arbre de la liberté planté à la nouvelle des événements de février que l’on transforme sinistrement en bois de justice en ajoutant ces ferrements. Le garde champêtre accompagne la plantation de cette prétendue potence de roulements de tambour (Saint-Nazaire, Tarn-et-Garonne, 13 juin). Devant elle, les émeutiers rassemblés sous la halle montent la garde jour et nuit (Saint-Pierre de Chignac, Dordogne, 4 juin). De cet usage du mai patibulaire, on trouve sans peine des exemples dans les violences populaires au XVIIe siècle, puis dans les troubles paysans de 1789 et 1790. Il n’est pas là pour lui-même, on n’y a jamais pendu personne sinon des mannequins ou des objets symboliques. Ce poteau n’a pas fonction matérielle, c’est un vrai manifeste paysan, il n’est pas là pour servir, il est là seulement pour dire la réprobation des habitants.

Liberté, égalité, fraternité.
Avis au peuple : Citoyens, habitans de Saint-Jean d’Angely, – vous qui avez reçu des avertissements pour payer les 45 centimes. – Malheur à ceux qui les paieront. – Souvenez-vous que vous avez cru planter un arbre de liberté. – Mais pour ceux qui paieront, ce sera une potence. 5 Juillet 1848 Cet écriteau explicite un symbole très fréquent, la plantation au champ de foire, d’un mai. Non pas honorifique mais patibulaire. Des crochets de fer y ont été fichés : c’est là qu’on attachera les cordes des huissiers ou des contribuables trop soumis, à qui l’on annonce ainsi leur châtiment. Souvent c’est, comme dit le placard angérien, l’arbre de la liberté planté à la nouvelle des événements de février que l’on transforme sinistrement en bois de justice en ajoutant ces ferrements. Le garde champêtre accompagne la plantation de cette prétendue potence de roulements de tambour (Saint-Nazaire, Tarn-et-Garonne, 13 juin). Devant elle, les émeutiers rassemblés sous la halle montent la garde jour et nuit (Saint-Pierre de Chignac, Dordogne, 4 juin). De cet usage du mai patibulaire, on trouve sans peine des exemples dans les violences populaires au XVIIe siècle, puis dans les troubles paysans de 1789 et 1790. Il n’est pas là pour lui-même, on n’y a jamais pendu personne sinon des mannequins ou des objets symboliques. Ce poteau n’a pas fonction matérielle, c’est un vrai manifeste paysan, il n’est pas là pour servir, il est là seulement pour dire la réprobation des habitants.

Idiophone |
sabotages |
Mais patibulaires |
Arbre de mai |
Famille de Charbonniers |
Emetteur-monument |
Maître sonneur en Berry |
arbre de la liberté | Sergent, pierre noire, Musée Carnavalet, L'arbre de la Liberté
Mai | Heures de Charles D'Angoulême, fin du XVe, La jeunesse alors faisoit son devoir de treppir et mener le grand gallop
L’arpenteur | gravure de la Maison rustique D'estienne et Liébault, éditions de Rouen, L'arpenteur géomètre au travail, 1641

Devant la porte de l’église nous avons aperçu un grand arbre dont la cime est faite en forme de potence, y ayant attaché deux mesures à bled, la rasoire, un sac, une écritoire et une plume avec cette inscription Quitance finale des rentes ainsi que la girouette de M. Saint Géral qui été attachée la cime dudit arbre

Le porteur de lampes | Photo du fond des mines de Carvin : Le porteur de lampes, 1902
Les enfants de Vénus | le maître du Hausbuch, Les enfants de Vénus
Souvenir de la grève | Société Jules Chagot, grève des ouvriers durant 108 jours, 1901
Vieux puits abandonné de la mine de Montchanin |
nouveau château-fort | Puits Cambrefort à Firminy
Les nécrophores | Vallotton, Les nécrophores, 1892
Le monde me trompe | Sebastien Brant, Der Freidanck, 1508

Une des scènes de la nuit dont la croyance est la plus répandue, c’est la chasse fantastique ; elle a autant de noms qu’il y a de cantons dans l’univers. Chez nous, elle s’appelle la chasse à baudet, et affecte les bruits aigres et grotesques d’une incommensurable troupe d’ânes qui braient. On peut se la représenter à volonté ; mais, dans l’esprit de nos paysans, c’est quelque chose que l’on entend et qu’on ne voit pas, c’est une hallucination ou un phénomène d’acoustique. J’ai cru l’entendre plusieurs fois, et pouvoir l’expliquer de la façon la plus vulgaire. Dans les derniers jours de l’automne, quand les grands ouragans dispersent les bandes d’oiseaux voyageurs, on entend, dans la nuit, l’immense clameur mélancolique des grues et des oies sauvages en détresse. Mais les paysans, que l’on croit si crédules et si peu observateurs, ne s’y trompent nullement. Ils savent très bien le nom et connaissant très bien le cri des divers oiseaux étrangers à nos climats qui se trouvent perdus et dispersés dans les ténèbres. La chasse à baudet n’est rien de tout cela. Ils l’entendent souvent ; moi qui ai longtemps vécu et erré comme eux dans la rafale et dans le nuage, je ne l’ai jamais rencontrée. Quelque fois son passage par l’apparition de deux lunes. Mais je n’ai pas de chance, car je n’ai jamais vu que la vieille lune que nous connaissons tous.

Tables
  • What grows on whale, remains.

    [A lack of hearing]
  • GUSTAW OR THE HARVEST OF SORROW

    [superstorm]
  • Le silence d'un monde

    [A Lack of Hearing]
  • Tohora

    [A Collection]
  • A long way

    [A wake of whales]
  • Selfportrait

    [Possession et dépossessions]
  • Survies-Territoires autonomes-Grands effondrements

    [Systèmes complexes]
  • What_shores?_balise

    [What_shores?_balise]
  • Lisières

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