Boxeurs | Gericault , Boxeurs, 41,6 × 35,2 cm, 1818

Lorsque je regarde un Blanc et un Noir, un homme ou une femme, un riche et un pauvre, je dis : à quoi pensent les femmes ? Car il s’est bien trouvé une femme pour donner la mamelle et écouter brailler l’un et l’autre sans écraser ça d’un bon coup de talon. Or elles savent bien, les chipies, que faisant l’un ou l’autre, il n’y a pas d’issue : elles feront un cogneur ou un cogné ; lequel vaut mieux que l’autre pourront-elles me dire ? Pourtant elles continuent à fabriquer de cela en veux-tu en voilà, sachant très bien, les sottes, qu’elles nourrissent des cogneurs qui les cogneront elles-mêmes en tout premier, ou qu’elles les font grandir pour qu’ils soient mieux cognés ! Ne me parlez pas non plus des combinaisons possibles, des métissages blancs et femme, nègre et riche, blanc et pauvre, nègre et mâle, ils ne valent pas mieux, oh non, c’est : moitié cogneur moitié cogné, ils passent toute leur vie coupés en deux à se cogner eux-mêmes jusqu’à ce qu’il n’en reste plus rien.

- Voilà Julio, dit la petite fille. Alors, comme l’homme sautait sur moi, je vis son visage d’Italien, ses yeux. Nous tombâmes. Ses mains me labouraient le visage. Il disait quelque chose et essayait de me mordre, je crois, et puis ils l’ont relevé, ils l’ont maîtrisé, haletant, luttant, vociférant, et ils lui tenaient les bras, et il essayait de me donner des coups de pied jusqu’au moment où ils l’ont entrainé. La petite fille hurlait, la miche dans les bras. Le garçon demi-nu sautait et trépignait, cramponné à son pantalon, et quelqu’un me releva à temps pour que je pusse apercevoir une autre silhouette qui accourait, complétement nue, au paisible tournant de la rivière, et changeait soudain de direction pour disparaître dans les fourrés, ses vêtements derrière lui, rigides, comme des planches. Julio se débattait toujours. L’homme qui m’avait relevé me dit : « Enfin tout de même, on vous a eu ! » Il portait un gilet, mais pas de veston. Une plaque de métal y était fixée. Dans l’autre main il tenait un gourdin noueux et poli.- Je vous préviens que tout ce que vous direz ne fera que vous nuire, dit-il. Je vous arrête. « Vous avez volé ma sœur dit Julio. Lâchez-moi, signore. » – Sacrés sales étrangers, j’ai bonne envie de vous arrêter vous aussi pour coups et blessures. Allez-vous me suivre tranquillement ou faut-il que je vous mette les menottes ? – Je vous suivrai tranquillement, dis-je. Voler sa sœur ! Voler sa…

C’est quand il marche vers cette tribune officielle de l’hippodrome du Lamentin par un beau jour ensoleillé de décembre 1935 ou1936, avec déjà tout alentour les champs de canne à sucre qui commencent à fleurir et l’approche du joyeux Carnaval, la foule en fête, jacassante heureuse excitée les belles bêtes les cuirs luisants et les messieurs débonnaires et gras fumant et digérants, s’entretenants entre eux avec de gros rires, à quoi s’ajoutent encore tous les signes de respect d’affection de complicité qui s’échangent entre la tribune et la pelouse, tous les saluts tous les sourires tous les acquiescements, ce méli-mélo d’hommes et de femmes, nègres de toutes les couleurs – sauf la couleur noire – blancs de toutes les races – sauf la race blanche – békés métis mulâtres câpres chabins chinois indiens, fondus ensemble et qui semblent vivre dans la plus heureuse des fraternités, tous ces couples officiels ou non, avec leur progéniture bigarrée… oui, c’est quand Galba marche de la pelouse vers la tribune et sort son pistolet d’arçon de sa poche qu’on pourrait se mettre à ne pas comprendre qu’on pourrait sursauter, se scandaliser, crier au fou… Car le mal qui règne ici est si parfaitement invisible, le crime est si rigoureusement habituel qu’il en paraît inexistant ou naturel… qu’il serait historiquement anodin et inoffensif si de temps en temps un nègre surgi de la foule n’entreprenait de faire justice… Si tout à coup un inconnu – de taille moyenne et venu on ne sait d’où – ne tirait de sa poche un pistolet gros comme ça afin de venger quelque atrocité connue de tout le monde … connue de tous oui, puisque la foule semble prendre parti, se trouble comme une eau et fait nuage. Une situation telle sous le grand soleil heureux, dans la chaleur sapide de la Récolte, où les femmes flottent demi-nues enchantés de leurs seins … des circonstances telles que malgré les lourds cargos chargés de sucre et de bananes, et les bâtisses nouvelles et toutes les améliorations et le chemin parcouru chaque jour, que personne ne s’étonne vraiment de l’incident, ne s’en scandalise, ne prend aussitôt en chasse le meurtrier… Une foule dont le réflexe est de n’avoir rien vu. Qui fait le rideau de fumée… Oui une ambiance un climat tel, après ce geste de Galba, sur le lieu même de sa tentative, que naît un trouble profond un doute immense, une minute de vérité…Les gens de la tribune et les hommes de la pelouse restent immobiles figés ramassés, comme si l’acte de ce nègre – qui n’est pas de la commune! – était un signal et que la curée allait suivre. Comme si la main levée et armée du mulâtre du Morne-Vert allait précipiter tous les hommes et toutes les femmes de la pelouse à l’assaut de ces tribunes qu’un moment plus tôt, ils et elles saluaient respectueusement… Toute cette foule gaie sociable rieuse, tous ces braves travailleurs , toutes ces affables et jolies servantes, toutes ces mères heureuses, tous ces ouvriers qui donnent satisfaction, à qui, l’un dans l’autre, on n’a jamais de reproches à faire, ces compagnes serviables, ces honnêtes comptables et économes, ce nègres « intelligents » – il faut bien le reconnaitre! – et en face d’eux, leurs propres élus, ceux parmi lesquels ils ont fait choix, leurs conseillers municipaux et généraux, leurs députés, leurs patrons, tous leurs guides et conseillers – médecins avocats notaires guichetiers avoués commerçants et autres – jusqu’à ce Gouverneur ou Préfet qui discute si paternellement avec eux… Ce mélange dominical – où les maitres et les serviteurs ont pareillement les bras ballants et sont pareillement endimanchés et pommadés – à quoi il faut ajouter encore la fusion presque parfaite, presque « libre » des races… toutes les associations et promotions permises – dont quelques nègres assis aux places réservées apportent la preuve – tout cela est nié en un instant par le gars qui tire péniblement de sa poche une pétoire de trois kilos – laquelle s’accroche à la doublure de son pantalon… – et tente de la braquer sur le meilleur le plus souriant, l’homme qui a certainement fait le plus de bien à la commune, M. Charles-Adrien Le Pontet des Courneaux, qui justement a fait don du carré de terre, entouré de broussailles et d’épineux, où le écheveaux courent en ce moment le Grand Prix du Syndicat d’Entraide Touristique et de l’Impératrice. Oui la foule se stoppe brusquement dans sa comédie dans son numéro de cirque et semble se demander si on continue de jouer par coeur la pièce écrite par ceux d’en face, ou si on improvise un beau dénouement fatal.

A Ride for Liberty – The Fugitive Slaves | Eastman Johnson, A Ride for Liberty - The Fugitive Slaves, 1862

L’arrêt du travail est un grand moment, qui a été glorifié dans l’hymne des ouvriers. Beaucoup d’éléments concourent au sentiment de soulagement par lequel commence une grève pour les ouvriers. Leur égalité fictive, dont on leur parle, mais qui tient sans plus, en réalité, à ce qu’ils se servent tous de leurs mains, devient soudain une égalité réelle. Tant qu’ils travaillaient, ils avaient les choses les plus diverses à faire, et toutes leur était prescrites. Dès qu’ils suspendent le travail, tous font la même chose. C’est comme s’ils laissaient tous retomber les mains au même moment, comme s’ils avaient maintenant de la force à employer à _ne pas _les relever, peu importe que les leurs aient faim. L’arrêt du travail rend les travailleurs égaux. (…) Un examen de la masse de refus est indispensable, ne serait-ce que parce qu’elle trahit d’autres traits, des traits diamétralement opposés, même. Aussi longtemps qu’elle reste fidèle à sa nature, elle n’a pas le moindre penchant à la destruction.
Il est vrai toutefois, qu’il n’est ps facile de la maintenir dans cet état. Quand les choses vont mal et que les privations prennent des proportions difficilement supportables, mais surtout quand elle se sent attaquée ou assiégée, la masse négative tend à se transformer en une masse positive ou active. Les grévistes, qui se sont interdit brusquement toute activité habituelle de leurs mains, peuvent avoir beaucoup de mal, au bout d »un certain temps, à les laisser inactives. Dès qu’ils sentiront que l’unité de leur résistance est menacée, ils seront entraînés à des destructions, et de préférence dans la sphère de leur activité familière. C’est là qu’intervient la tâche principale de l’organisation; il lui incombe de maintenir dans toute sa pureté le caractère de la masse de refus et d’empêcher toute action individuelle positive. Il lui appartient aussi de reconnaître à quel moment doit être levé l’interdit auquel la masse doit son existence. Si son idée répond au sentiment de la masse, il lui faut, en reprenant l’interdiction, décider elle-même sa dissolution.

Malaise | Salvat Etchart, Lettre à Serge Rezvani, 1980
Pouvoir segmentaire | George Balandier, Anthropologie politique, 1967

Le chaos-monde n’est désordre qu’à la supposition d’un ordre que la poétique n’entend pas révéler à toute force (la poétique n’est pas une science) mais dont elle a pour ambition de préserver l’élan. L’esthétique de l’univers supposait des normes préétablis, dont l’esthétique du chaos-monde est l’illustration et la réfutation brûlantes. La norme n’est pas évacuée du chaos, mais n’y constitue pas une fin, ni ne régit là une méthode.
Le chaos-monde n’est ni fusion ni confusion : il ne reconnaît pas l’amalgame uniformisé – l’intégration vorace – ni le néant brouillon. Le chaos n’est pas « chaotique. »
Mais son ordre ne suppose pas des hiérarchies des précellence – des langues élues ni des peuples-princes. Le chaos-monde n’est pas un mécanisme, avec des clés.

Nous considérons comme relevant du délire verbal des manifestations déviantes – par référence à une norme qu’il s’agirait dès lors de définir – qui se limiteraient à la pratique du langage (écrit ou parlé).
(…)
L’expression délire verbal coutumier tend à exprimer l’idée qu’il s’agit directement de réactions déclenchées par la dynamique (ou l’inertie) sociale. Ensuite, que ce dérèglement n’est presque jamais ressenti comme anormal.

Joséphine | Tirée de l'écriture sainte et de plusieurs auteurs, L'Imperfection des femmes, 1740
Henry « Box » Brown | Henry Box Brown sortant de sa boîte et rencontrant un abolitionniste , 1849
Les 16 | Journal des nouvelles de Bordeaux et du Sud-Ouest,, Les "Seize de Basse-Pointe" le jour de leur acquittement, 1951

…Entendus d’accord alliés contre elles, tous ont joui d’elles… C’est en elles, à l’écart, qu’ils se sont sentis enfin des hommes!… C’est par elles que leur forces s’est réparée… C’est par la possession de plus faible et de plus malheureux qu’ils ont comblé leur servitude… Ils ont annulé leurs maitres en maîtrisant pour leur propre compte la femme même de leur race… Femelles affermées, ventres en métayage mères trembleuses et résignées aux yeux clos… Statues d’absence dont tout le monde a pu disposer… Femmes tombées qui ne sont à personne et dans lesquelles le passant se vide… « les hommes ne sont bons qu’à vous cracher dans le cul » disent les femmes du marché aux poissons… Femmes pas même communes ou mises en commun, qui n’ont jamais reçu compensation ou récompense, salaire ou consolation… Femmes pas même payées – comme les prostituées le sont – mais les putains elles ont leurs maquereaux pour les protéger ! – …Femmes sifflées, recevant l’homme et sa caresse comme un chien un coup de pied dans le ventre… Femmes encore plus victimes encore plus pillées parce que plus riche tendres et sans défense… Femmes ruisselantes dont le sucre la sueur le sang et le sel des larmes collent aux doigts quand on les touche… Oui, se dit Barthélémy Kébren, c’est jusque dans leur semence que ces nègres ont été livrés à l’ennemi… Le maître régnait jusque dans le ventre de leurs mères… Le sang mieux que la chaîne… Vous êtes mon fils maintenant!

Pays foutu | Salvat Etchart, Le monde tel qu'il est, p. 156, éditions Babel, 1967

« Ce qui est vraiment critique dans la conscience caribéenne est ce que derek Walcott appelle « une absence de ruines »_ L’héritage le plus important de l’esclavage est la rupture totale, moins avec le passé qu’avec une conscience du passé. Être caribéen, c’est vivre dans un état complètement dépourvu de passé »

Ruine 01 | Distillerie abandonnée, distillerie01
Bourdon | Enlèvement du Bourdon de la cathédrale (27 oct 1902), 8 × 12,5, 27.10.1902
La Rue Monte-au-Ciel | La Rue Monte-au-Ciel, 1902, rue Monte-au-Ciel
Est tombé 2 | Christian Marajo, mort à l'âge de 16 ans d'une balle dans le front lors des émeutes de 1959 à Fort-de-France, 1959
Repression | Jacques-Aimé Péray, Le chapelier pirate, Editions Seghers, 1991, 1823
Ordonnance Debré | Michel Debré, Ordonnance du 15 octobre 1960, 15.10.1960, Assemblée nationnale
Société coloniale | Alex Verdet, Au citoyen A. Crémieux, ministre de la justice, membre du gouvernement de défense nationale, 1870
Alain Plénel | Alain Plénel lors d'une allocution publique, Fort-de-France, 1960
André Aliker | 1934
Dogme de Cham | Évrard Suffrin, Dogme de Cham, 1940

1635 – Début de la colonisation française aux Antilles. 1656 – Soulèvement d’esclaves en Guadeloupe. 1660 – Les travailleurs des plantations de tabac se révoltent en Martinique. 1678, 1699 et 1710 – Soulèvements d’esclaves en Martinique. 1710 – Soulèvement d’esclaves en Guadeloupe. 1748 – Soulèvement d’esclaves en Martinique. 1752 – Soulèvements d’esclaves en Guadeloupe et en Martinique. 1753-1757 – Rébellion menée par Makandal à Saint-Domingue. 1758 – Exécution barbare (par le feu) de Makandal. 1777 – Le roi interdit aux Noirs d’entrer en France. Aux Antilles françaises, si un affranchi manque de respect à un Blanc, il redevient esclave. 1789 – Insurrection des esclaves en Martinique. Août 1791 – L’insurrection des esclaves dans la partie française de Saint-Domingue provoque l’abolition (temporaire) de l’esclavage par les commissaires du gouvernement en 1793, puis l’abolition est généralisée à toutes les colonies françaises le 4 février 1794, sous la pression des manaces d’intervention anglaise et espagnole. 1793, 20-21 avril – Révoltes d’esclaves à Trois-Rivières (Guadeloupe) 1822-1823 – Insurrection d’esclaves en Martinique. 1831 – Insurrection d’esclaves en Martinique et en Guadeloupe 1833 – Insurrection d’esclaves en Martinique 1840 – Insurrection d’esclaves en Guadeloupe. 1843 – Insurrection d’esclaves en Martinique Insurrection d’esclaves en Martinique. Soulèvements en Guadeloupe. Insurrection d’esclaves à Sainte-Croix. 22 mai 1848 : fusillade du Prêcheur, paroxysme de la rébellion. Commencée le 20 avril, elle se généralise dans l’île et prend d’assaut la capitale, Saint-Pierre. Une colonne de 2000 travailleurs noirs revient de Saint-Pierre, après la libération de l’esclave Romain emprisonné. Lorsqu’elle pénètre dans le bourg du Précheur, elle se heurte à la milice du maire béké Huc. Une fusillade éclate : 25 tués et 50 blessés. 1870 – Insurrection à la Martinique suite à la condamnation injuste d’un Afro-Antillais frappé par un Béké. « Une véritable chasse à l’homme eut lieu pour réprimer les insurgés. Des dizaines de travailleurs furent massacrés. Plus de 500 furent emprisonnés dans les forts de la ville. Un conseil de guerre fonctionna pendant plusieurs mois. 75 condamnations furent prononcées. Plusieurs des chefs furent exécutés au fort de Desclieux, d’autres furent envoyés au bagne, jusqu’en Nouvelle-Calédonie. (…) Mais lors des grandes luttes des ouvriers de la canne et des sucreries du début du XXe siècle, les travailleurs en lutte retrouvèrent dans leur histoire la forme de lutte de la grève marchante, allant, comme en 1870 de plantations en plantations pour entraîner les ouvriers dans la grève. » (Combat ouvrier) 1881 – Grève des corporations de Saint-Pierre (Martinique). 1884 – Emeutes de la Batterie d’Essault à Saint-Pierre (Martinique). 1900 – Grève des ouvriers agricoles et affrontements au François (Martinique). 1924 – Grève et fusillade de Bassignac (Martinique). 1935 Marche de la Faim à Fort-de-France (Martinique). 1936, 25 octobre – Création de l’Union des syndicats martiniquais. « En 1936, les ouvriers agricoles de la canne faisaient 72 heures de travail par semaine et ils étaient soumis à l’arbitraire des géreurs et commandeurs des habitations. Avec les premiers syndicats et les luttes qu’ils menèrent, ils parvinrent à arracher les premières améliorations sociales et quelques années plus tard ils obtiennent la journée de 8 heures. » (Combat ouvrier n° 869) 1948 – Grève (et affrontements) au Carbet (Martinique). 1951 : Grève (et affrontements) de Ducos (Martinique) 1956 – Grève des ouviers de la canne pendant 3 mois. 53 militants arrêtés, 874 jours de prison ferme distribués. Création de l’Association générale des étudiants martiniquais qui milite pour l’autonomie des Antilles et pour une union Martinique-Guadeloupe-Guyane 1959 – Des émeutes éclatent à Fort-de-France en décembre, deux morts, tués par les CRS. 1971-1978 – Grandes grèves en Guadeloupe animées par le syndicat indépendantiste, l’Union des travailleurs agricoles (UTA), proche du GONG. Février 1974 – Grande grève des ouvriers agricoles et fusillade de Chalvet contre des ouvriers de la banane (Martinique). 1978 Création en Martinique du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) qui a pour objectif « la décolonisation et l’indépendance ». 23 mai 1998 – Manifestation de 40 000 personnes, en majorité des Antillais, qui se disent « fils et filles d’esclaves », à l’appel du « Comité pour une commémoration unitaire du cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage des nègres dans les colonies françaises », comité qui deviendra le CM98. Il regroupe de 300 à 350 associations antillaises, guyanaises et réunionaises. 2009 : Grève générale du 5 février au 14 mars …

« Le folklore présente un double avantage (sans compter le confort touristique) pour le système : il entretient l’individu dans l’illusion qu’il se représente, et le distrait de tout autre tentation d’existence collective »

O.J.A.M | Manifestation, 23.12.1962
Tout Monde | Vincent Chevillon
Tout Monde
Photographie
2014
La marche de la faim | Isambert Veille, Journée du 11 février 1935. Le maire, Victor Sévère, essaie de calmer les grévistes aux abords du cercle de Fort-de-France, 1935
Locomotive | Héloïse Hersilie, Récolte de la canne à sucre et transport à l'usine par train, 1936

N’oubliez pas que vous devez monter le VIEUX mâle noir contre le JEUNE mâle noir, et le JEUNE mâle noir contre le VIEUX mâle noir. Vous devez utiliser les esclaves à peau FONCÉE contre les esclaves à peau claire, et les esclaves à peau CLAIRE contre les esclaves à peau FONCÉE. Vous devez utiliser la FEMELLE contre le MÂLE, et le MÂLE contre la femelle. Il faut également que vos domestiques blancs et les contrôleurs se méfient de tous les noirs, mais il est nécessaire que VOS ESCLAVES FASSENT CONFIANCE ET DÉPENDENT DE NOUS. ILS DOIVENT NOUS AIMER, NOUS RESPECTER ET NE FAIRE CONFIANCE QU’À NOUS. IL DOIVENT NOUS AIMER, NOUS RESPECTER ET NE FAIRE CONFIANCE QU’À NOUS UNIQUEMENT. Messieurs, ces kits sont vos clés pour la commande. Utilisez-les. QUe vos épouses et vos enfants les utilisent, ne manquez jamais une occasion. Utilisez cette méthode de façon intense pendant une année, les esclaves aux-mêmes resteront perpétuellement méfiants. Merci messieurs, Willie Lynch /////////////////////////////////////////////////////// Discours prononcé par Willie Lynch au bord du fleuve James dans la colonie de Virginie en 1712. Lynch était un propriétaire d’esclaves anglais dans les Caraïbes. Il fut invité pour enseigner ses méthodes aux propriétaires d’esclaves. Le terme « lyncher » est dérivé de son nom.

Les bras affranchis | François Dizac, Excursion aux Indes occidentales et aux États-unis d'Amérique, 1853

Ainsi aperçut-il un de ceux qui avaient effleuré cette terre, – il reconnut tout de suite la sorte d’Homme, – bien avant que les autres qui se désignent comme les grands maîtres l’eussent violentée jusqu’aux mornes. Un Galibi des fonds. « Ho ! pensa-t-il, faut-il que je rencontre en ce moment de ma mort un Galibi ? Que je monte si loin, là où je n’étais jamais allé, – quand les Africains eux-mêmes n’avaient pas encore traversé les Eaux Immenses ? Ho fallait-il donc que je tombe, ah ! sur un de ces vieux Galibis ? – Vous m’avez rencontré, dit l’Homme, vous avez mis le temps ! Il est vrai que je tournais de haut en bas des îles. J’ai traversé de terre en terre à travers les îlets et les roches. Nous avons navigué beaucoup. C’était bien avant que débarquent ces navigateurs-là, qui vous ont charroyés. – Je ne vous cherchais pas, dit-il, j’ai traversé les Eaux Immenses qui sont tout au-devant des îlets et des roches. L’un vaut l’autre, n’est-ce pas votre sentiment ? Charroyé sur les Eaux, navigué dans les roches, où est la différence ?

Canne et banane entre 1945 et 2001 | INSEE, L'évolution des 2 premiers produits agricoles de 1945 à 2001, 2001
Orphelins | Orphelins réunionnais déportés lors du Bumidom, 1965
loi du 23 février 2005 | 2005
Béhanzin? | Guy Deslauriers & Patrick Chamoiseau, L'exil du roi Béhanzin, 1995, hopital de fort de france
Headless woman | Diane Arbus, 1961
Caliban | 1997

Il y a encore des hommes pour qui la grève est un scandale : c’est-à-dire non pas seulement une erreur, un désordre ou un délit, mais un crime moral, une action intolérable qui trouble à leurs yeux la Nature. Inadmissible, scandaleuse, révoltante, ont dit d’une grève récente certains lecteurs du Figaro. (…) Aux préfets de Charles X comme aux lecteurs du Figaro d’aujourd’hui, la grève apparaît d’abord comme un défi aux prescriptions de la raison moralisée : faire grève, c’est « se moquer du monde », c’est-à-dire enfreindre moins une légalité civique qu’une légalité «naturelle», attenter au fondement philosophique de la société bourgeoise, ce mixte de morale et de logique, qu’est le bon sens. Car ceci, le scandale vient d’un illogisme : la grève est scandaleuse parce qu’elle gêne précisément ceux qu’elle ne concerne pas. C’est la raison qui souffre et se révolte (…) En protestant que cette grève la gêne, la bourgeoisie témoigne d’une cohésion des fonctions sociales, qu’il est dans la fin même de la grève de manifester : le paradoxe, c’est que l’homme petit-bourgeois invoque le naturel de son isolement au moment précis où la grève le courbe sous l’évidence de sa subordination.

POPULATION. – C’est un mot chéri du vocabulaire bourgeois. Il sert d’antidote à classes, trop brutal, et d’ailleurs « sans réalité ». Population est chargé de dépolitiser la pluralité des groupes et des minorités, en repoussant les individus dans une collection neutre, passive, qui n’a droit au panthéon bourgeois qu’au niveau d’une existence politiquement inconsciente. (Cf. usagers et hommes de la rue.) Le terme est généralement ennobli par son pluriel : les populations musulmanes, ce qui ne manque pas de suggérer une différence de maturité entre l’unité métropolitaine et le pluralisme des colonisés, la France rassemblant sous elle ce qui est par nature divers et nombreux. SOCIAL. – Social est toujours couplé avec économique. Ce duel fonctionne uniformément comme un alibi, c’est-à-dire qu’il annonce ou justifie à chaque coup des opérations répressives, au point que l’on peut dire qu’il les signifie. Le social ce sont essentiellement les écoles (mission civilisatrice de la France, éducation des peuples d’outre-mer, amenés peu à peu à la maturité) ; Y économique, ce sont les intérêts, toujours évidents et réciproques, qui lient indissolublement l’Afrique à la métropole, Ces termes progressistes, une fois convenablement vidés, peuvent fonctionner impunément comme de jolies clausules conjuratoires.

Lettre ouverte | Edouard GLISSANT et Patrick CHAMOISEAU,  Lettre ouverte au Ministre de l’Intérieur de la République Française, à l’occasion de sa visite en Martinique. , 2005
Martinique | Nicolas de Fer, L'Isle de la Martinique, 26 × 36 cm, 1705
Bitter Crop | Père Labat, Voyages aux isles de l'Amérique, 1722
Strange fruit | William Blake, A Negro hung alive by the Ribs to a Gallows, 1790
Cétacés échoués sur une plage | Cachalots échoués sur une plage,
Carte postale
Martinique
Malraux est l’objet d’un accueil délirant | Journal L'information, Malraux est l'objet d'un accueil délirant de la population de Fort-de-France, 1958
Le discours-programme de Malraux | Journal L'information, Le discours-programme d'André Malraux la maison des sports, 1958
Jeune ne quitte pas ton pays |
Lex Exlex | Claude Paradin, Devises héroïques et emblêmes, 1573
Revenge taken by the Black Army for the Cruelties practised on them by the French | J. Barlow, Marcus Rainsford, Revenge taken by the Black Army for the Cruelties practised on them by the French, tirée de l'édition An historical account of the black empire of Hayti, Londres, 1805

Dans les ruines de l’ancienne distillerie, dans les débris de ce qui fut suivant les occasions un fort, une bergerie, une prison, un refuge de contrebandiers, un bordel, un hôpital, parmi les murs écroulés les poteaux à demi-arrachés les chaudières éclatées et béantes, sur ce qui a été autrefois peut-être, à certaines époques, une pente fertile et verte descendant vers la mer, sur ce morceau de terre conquis planté et bâti, puis ravagé et incendié, retombé en friche, puis reconquis et replanté dix ou vingt fois, on a posé une sorte de chalet qui semble importé de Suisse, un pavillon « Sam Suffit » imitation montagnard, venu là sans doute par toute une série de délicates manoeuvres ministérielles et d’astucieuses subventions. Sur les deux ou trois mille hectares d’alentour, depuis trois cent ans, les hommes de Gueule-Baie travaillent : ils construisent la maison du Maître, puis plus tard la prennent d’assaut et la ravagent… Ils débrousaillent piochent plantent sarclent, puis toutes les deux ou trois générations incendient la récolte. C’est vingt trente ou cinquante ans ou plus de travail détruit en une seule nuit… Suivis de dix ans ou plus d’abandon et de la montée des épineux… Puis une fois encore la maison le distillerie les granges le système, tout est rebâti et repart sur les mêmes fondations, sur les indestructibles principes bien enfoncés et profonds, solidement plantés dans la terre-mère par le premier colon…

Référendum | Oui, 1958

Je parlais pour la première fois devant une foule noire, et je sentais son immobilité frémissante s’accorder au rythme du discours comme sa danse s’accorde à la musique. (…) La radio commençait seulement à transmettre les discours. De village en village, les fenêtres s’éclairaient, et les portes ouvertes à notre passage jetaient à la route des phrases que l’on applaudissait parfois dans les cases. C’étaient maintenant les miennes, et je les entendais bizarrement, parce qu’elles semblaient arriver en même temps que nous, et parce qu’on ne reconnait pas sa propre voix transmise par la radio. (…) J’entendais des périodes car la radio transmettait le discours dans presque toutes les maisons.

En avant Martiniquais | 1940
Alimentation | Rolle William, Alimentation et dépendance idéologique à la Martinique, An tan Wobe, (1940-1943), 1994
Notre Dame du Grand Retour | Notre Dame du Grand Retour, 1948
Lionel de Marnier | Latécoère,  Latécoère 631-06 "Lionel de Marnier" , 1948
Victor Schoelcher | Ernest Barrias, Victor Schoelcher, 1896

A partir du paysage: Parce qu’il s’est ramassé sur lui-même et s’étage en dimensions lisibles. D’un seul tenant, l’ouverture d chaleur barrée de pluie ; plus à fond, ces brisures qu’on perçoit quand la terre s’ouvre. Au nord du pays, l’enlacement de verts sombres que les routes n’entament pas encore. Les marrons y touffèrent leurs refuges. Ce que tu opposes à l’évidence de l’Histoire. La nuit en plein soleil et le tamis des ombres. La souche, sa fleur violette. Le lacis des fougères. La boue des premiers temps, l’impénétrable originelle. Sous les comas disparus la rectitude des mahoganys que des anses bleues supportent à hauteur d’homme. Le Nord et le Mont se marient. On y échoua ces populations de l’Inde qui furent trafiquées au XIXe siècle ( comme pour parfaire la totalité de la Relation) et que nous appelons Coolies, en Guadeloupe Malabars. Aujourd’hui les plantations rases d’ananas ouvrent des brèches d’aridité dans ces aplombs. Mais leur plat rêche est dominé de l’ombre des grands bois. Les grévistes du Lorrain, coolies et nègres, tous martiniquais, y furent pris au piège en 1976 : Ils houèrent du coutelas le plat des feuilles damées de sang. _ _Au Centre, l’ondulé littéral des cannes. Le mont s’apprivoise en mornes. Les carcasses d’usines s’y tapissent, portant témoignage de l’ancien ordre des Plantations. A l’embouchure du soleil couchant, faisant limite entre les Hauts du Nord et ces plats du Mitan, les ruines du château Dubuc où débarquèrent les traités ( c’est l’écho de Gorée d’où ils partirent) et où des geôles d’esclaves dessinent encore leurs souterrains. Ce que nous appelons la Plaine, où dégorgeait la Lézarde et d’où les crabes ont disparu. On y a mastiqué le delta des semblants d’entreprises, d’un aérodrome. A la main tombante, l’échelonnement des bananes, rideau d’écume verte épaisse entre la terre et nous. Sur les murs d’une maison du Lamentin les traces de balles posées là en étoiles depuis ce jour de nous ne savons plus quelle année où trois grévistes de la canne furent abattus par la gendarmerie. Le Sud enfin, où les cabris s’égaillent. L’émoi des sables, oublieux de tant qui chevauchèrent les troncs de coco, essayant jadis de rejoindre Toussaint Louverture dans le pays d’Haïti. Ils moururent au sel de mer. Leurs yeux chavirent dans notre soleil. Nous nous arrêtons, ne devinant pas ce qui nous alourdit là d’une gêne innombrable. ces plages sont à l’encan. Les touristes les réclament. Frontière ultime, où sont visibles nos errances d’hier et nos perditions d’aujourd’hui. Il y’a ainsi des temps qui s’échelonnent sous nos apparences, des Hauts à la mer, du Nord au Sud, de la forêt aux sables. Le marronnage et le refus, l’ancrage et l’endurance, l’Ailleurs et le rêve. (Notre paysage est son propre monument : la trace qu’il signifie est repérable par-dessous. C’est tout histoire.)

Pendant les excursions qui furent faites à cette époque, un nouvel arbre fut découvert, dont les produits vinrent encore accroître les ressources alimentaires de la colonie.
Cyrus Smith et Harbert, tout en chassant, s’étaient aventurés un jour dans la forêt du Far West, sur la gauche de la Mercy, et comme toujours, le jeune garçon faisait mille questions à l’ingénieur, auxquelles celui-ci répondait de grand coeur. Mais il en est de la chasse comme de toute occupation ici bas, et quand on n’y met pas le zèle voulu, il y a bien des raisons pour ne pas réussir. Or, comme Cyrus Smith n’était pas chasseur et que, d’un autre côté, Harbert parlait chimie et physique, ce jour-là, bien des kangourous, des cabiais ou des agoutis passèrent à bonne portée, qui échappèrent pour tant au fusil du jeune garçon. Il s’ensuivit donc que, la journée étant avancée, les deux chasseurs risquaient fort d’avoir fait excursion inutile, quand Harbert, s’arrêtant et poussant un ri de joie s’écria :
« Ah ! monsieur Cyrus, voyez-vous cet arbre ? »
Et il montrait un arbuste plutôt qu’un arbre, car il ne se composait que d’une tige simple, revêtue d’une écorce squameuse, qui portait des feuilles zébrées de petites veines parallèles.
« Et quel est cet arbre qui ressemble à un petit palmier ? demanda Cyrus Smith.
– C’est un « cycas révoluta », dont j’ai le portrait dans notre dictionnaire d’histoire naturelle !
– Mais je ne vois point de fruit à cet arbuste ?
– Non, monsieur Cyrus, répondit Harbert, mais son tronc contient une farine que la nature nous fournit toute moulue.
– C’est donc l’arbre à pain ?
– Oui ! l’arbre à pain.
– Eh bien, mon enfant, répondit l’ingénieur, voilà une précieuse découverte, en attendant notre récolte de froment. A l’ouvrage, et fasse le Ciel que tu ne te sois pas trompé ! »
Harbert ne s’était pas trompé. Il brisa la tige d’un cycas, qui était composée d’un tissu glandulaire et renfermait une certaine quantités de moelle farineuse, traversée de faisceaux ligneux, séparés par des anneaux de même substance disposés concentriquement. A cette fécule se mêlait un suc mucilagineux d’un saveur désagréable, mais qu’il serait facile de chasser par la pression. Cette substance cellulaire formait une véritable farine de qualité supérieure, extrêmement nourrissante, et dont, autrefois, les lois japonaises défendait l’exportation.
Cyrus Smith et Harbert, après avoir bien étudié la portion du Far-West où poussaient ces cycas, prirent des points de repère et revinrent à Granite-house, où ils firent connaître leur découverte.
Le lendemain, les colons allaient à la récolte, et Pencroff, de plus en plus enthousiaste de son île, disait à l’ingénieur :
« Monsieur Cyrus, croyez-vous qu’il y ait des îles à naufragés ?
– Qu’entendez-vous par là, Pencroff ?
– Eh bien, j’entends des îles créées spécialement pour qu’on y fasse convenablement naufrage, et sur lesquelles de pauvres diables puissent toujours se tirer d’affaire !
– Cela est possible, répondit en souriant l’ingénieur.
– Cela est certain, monsieur, répondit Pencroff, et il est moins certain que l’île Lincoln en est une ! » Jules Verne, L’île mystérieuse, p. 252-253, ed. Hachette, coll. Les Intégrales Jules Verne

La maison du bagnard | TripAdvisor, La maison du bagnard, 2011
Fille de France | 1800
baleine à bosse échouée |
Rapt de Proserpine | Christiaen van Couwenbergh, Rapt de la négresse, 1632
Le Négrier | Négriers jetant par-dessus bord les morts et les mourants - un typhon approche
Joseph Mallord William Turner
Marine
huile sur toile
90,8 × 122,6 cm

Dionysus in '69

Leopold Lubin vs Augier de Maintenon

Ruine de St Pierre, disparition des locomotives, Ruine des distillerie. Ruine de l'ère de l'habitation... Quelles ruines peuvent entretenir les descendants des ouvriers agricoles, les descendants d'esclaves? Toute l'iconographie de l'époque de l'habitation (essentiellement des cartes postales) peut-elle faire office de monument pour cette population? Entretiennent-elles une mémoire défendable? Quelle mémoire, quel monument pour un peuple divisé? Quand le monument porte une double face celle pour certain d'un arc de triomphe, pour les autres d'une insulte, pour les uns une nostalgie, pour les autres une humiliation... "(Notre paysage est son propre monument:la trace qu'il signifie est repérable par dessous. C'est tout histoire.)" Ed. Glissant, Le discours Antillais, P 32, ed folio essais Gallimard 1997 "Le pardon n'est pas l'oubli."... Charles . Quel support pour la mémoire orale? Quel support pour la mémoire des peuples? La réalisation de monument à la mémoire de l'esclavage se confond souvent en monument à la mémoire de la servitude, comme si celle-ci n'était plus d'actualité.

« L’art de muer le réel en virtuel, dans les lieux les plus improbables, n'est il pas une invention de la modernité? » Juliette Sméralda « La résistance extrême est assez rare, heureusement, sans quoi la vie en société serait impossible. les collectivités humaines peuvent fonctionner dans des conditions acceptables d’efficacité uniquement parce que la plupart des gens sont, à des degrés divers, assez sensibles à la suggestion. L’extrême suggestibilité est à peu près aussi rare que son contraire et aussi heureusement, car un choix libre et rationnel deviendrait virtuellement impossible pour la majorité des électeurs et les institutions démocratiques ne survivraient pas - elles ne prendraient même pas naissance » Aldous Huxley, 1959. « Le anciens dictateurs sont tombés parce qu’ils n’ont jamais pu fournir assez de pain, de jeux, de miracles et de mystères à leur sujets; ils ne possédaient pas non plus un système vraiment efficace de manipulation mentale. par le passé, libres penseurs et révolutionnaires étaient souvent les produits de l’éducation la plus pieusement orthodoxe et il n’y avait rien là de surprenant. le méthodes employées par les éducateurs classiques étaient et sont encore extrêmement efficaces. Sous la férule d’un dictateur scientifique, l’éducation produira vraiment les effets voulus et il en résultera que la plupart des hommes et des femmes en arriveront à aimer leur servitude sans jamais songer à la révolution. Il semble qu’il n’y ait jamais aucune raison valable pour qu’une dictature parfaitement scientifique soit jamais renversée. » Aldous Huxley, retour au meilleur des mondes ——> Foucault: Les Mots et les Choses

Je ne me sens pas un post-colonialiste, parce que je suis dans une histoire qui ne s’arrête pas. L’Histoire de la Caraïbe, ce n’est pas une histoire figée. Il n’y a pas une période post-colonialiste de l’histoire de la Caraïbe, et même des Amériques. Il y a un discontinuum qui pèse encore sur nous. Si on appelle post-colonialisme le fait que l’on est dans une période où l’on peut réfléchir sur un phénomène passé qui s’appellerait le colonialisme, je dis que ce n’est pas vrai. Nous sommes encore en période colonialiste, mais c’est un colonialisme qui a pris une autre forme. C’est un colonialisme de domination de grandes multinationales. Un pays colonisateur n’a plus besoin d’en occuper un autre pour le coloniser. Il y a quelque chose de récapitulatif, de synthétique et de conclusif dans le terme « post-colonialisme » que je récuse. Edouard Glissant, Entretien avec Lise Gauvin (1991-2009),L’imaginaire des langues, Paris, Gallimard, 2010, p.65

M. Pierre Billotte annonce que « plus vite nous liquiderons les séquelles du colonialisme, plus vite, plus radicalement, disparaîtra l’autonomisme » Cité dans le Monde Diplomatique du mois de Mai 1966 Ministre d'État chargé des départements et territoires d’Outre-Mer dans les troisième et quatrième gouvernements de Georges Pompidou du 8 janvier 1966 au 31 mai 1968

Monchoachi

Jacques Petitjean Roget, La société d'habitation à la Martinique, un demi-siècle de formation

Recherches sur les empoisonnements pratiqués par les nègres a la Martinique. par le docteur Rufz Pèrlaba http://www.ebooksgratuits.com/pdf/labat_voyage_aux_iles_francaises_de_l_amerique.pdf

"On bat Maman, j'accours!" Théophile Gauthier, 14 novembre,1870

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