Atlas Mnémosyne (Planche N°2) | Aby Warburg, Atlas Mnémosyne (Planche N°2), 1927
Moby dick | Herman Melville, Moby dick (Extraits, introduction du livre), 1851
The Spermwhaler’s dream | Vincent Chevillon, The Spermwhaler's dream, 2011
Öö (La Nuit) | Vincent Chevillon, Öö, 105 × 30 × 30 cm, 2011
Isaac Newton | William Blake, Newton , 460 × 600 mm, 1795
Caïn | William Blake, The Body of Abel Found by Adam and Eve, 1826
Mer des crises | Loemy et Puisseux, Mer des crises, 1895
Lutte de Jacob avec l’ange | Eugène Delacroix, Lutte de Jacob avec l'ange, 1856, St Sulpice
Lune | NASA, Lune, -4499999996
Scrimshaw | Anonyme
Scrimshaw,
10 × 4 × 4 cm
Situation 1 | Vincent Chevillon, Situation 1 (20 novembre 1820), , dimension variable, 2011
Situation 2 | Vincent Chevillon, Situation 2 (Héritage de la lagune), , Dimension variable, 2011

On ne peut continuer à prostituer l’idée de de théâtre qui ne vaut par une liaison magique, atroce, avec la réalité et avec le danger. Posée de la sorte, la question du théâtre doit réveiller l’attetion générale, étant sous-entendu que le théâtre par son côté physique, et parce qu’il exige l’expression dans l’espace, la seule réelle en fait, permet aux liens magiques de l’art et de la parole de s’exercer organiquement et dans leur entier, comme des exorcismes renouvelés. De tout ceci il ressort qu’on ne rendra pas au théâtre ses pouvoirs spécifiques d’action, avant de lui rendre son langage. C’est-à-dire qu’au lieu d’en revenir à des textes considérés comme définitifs et comme sacrés, il importe avant tout de rompre l’assujettissement du théâtre au texte, et de retrouver la notion d’une sorte de langage unique à mi-chemin entre le geste et la pensée. Ce langage, on ne peut le définir que par les possibilités de l’expression dynamique et dans l’espace opposées aux possibilités de l’expression par la parole dialoguée. Et ce que le théâtre peut encore arracher à la parole, ce sont ses possibilités d’expansion hors des mots, de développement dans l’espace, d’action dissociatrice et vibratoire sur la sensibilité. C’est ici qu’intervient, en dehors du langage auditif des sons, le langage visuel des objets, des mouvements, des attitudes, des gestes, mais à condition qu’on prologe leur sens, leur physionomie, leurs assemblages jusqu’aux signes, en faisant de ces signes une manière d’alphabet. Ayant pris conscience de ce langage dans l’espace, langage de sons, de cris, de lumières, d’onomatopées, le théâtre se doit de l’organiser en faisant avec les personnages et les objets de véritables hiéroglyphes, et en se servant de leur symbolisme et de leurs correspondances par rapport à tous les organes et sur tous les plans. Il s’agit donc, pour le théâtre, de créer une métaphysique de la parole, de geste, de l’expression, en vue de l’arracher à son piétinement psychologique et humain. Mais tout ceci ne peut servir s’il n’y a derrière un tel effort une sorte de tentation métaphysique réelle, un appel à certaines idées inhabituelles, dont le destin est justement de ne pouvoir être limitées, ni même formellement dessinées. Ces idées qui touchent à la Création, au Devenir, au Chaos, et sont toutes d’ordre cosmique, fournissenet une première notion d’un domaine dont le théâtre s’est totalement déshabitué. Elles peuvent créer une sorte d’équation passionnante entre l’Homme, la Société, la Nature et les Objets. La question d’ailleurs ne se pose pas de faire venir sur la scène et directement des idées métaphysiques, mais de créer des sortes de tentations, d’appels d’air autour de ces idées. Et de l’humour avec son anarchie, la poésie avec son symbolisme et ses image , donnent comme une première notion des miens de canaliser la tentation de ces idées. Il faut parler maintenant du côté uniquement matériel de ce langage. C’est-à-dire de toutes les façons et de tous le smoyens qu’il a pour agir sur la sensibilité. Il serait vain de dire qu’il fait appel à la musique, à la danse, à la pantomime, ou à la mimique. Il est évident qu’il utilise des mouvements, des harmonies, des rythmes, mais seulement au point où ils peuvent concourir à une sorte d’expression centrale, sans profit pour un art particulier. Ce qui ne veut pas dire non plus qu’il ne serve pas des faits ordinaires, des passions ordinaires, mais comme d’un tremplin, de même que L’HUMOUR-DESTRUCTION, par le rire, peut servir à lui concilier les habitudes de la raison. Mais avec un sens tout oriental de l’expression ce langage objectif et concret du théâtre sert à coincer, à enserrer les organes. Il court dans la sensibilité. Abandonnant les utilisations occidentales de la parole, il fait des mots des incantations. Il pousse la voix. Il utilise des vibrations et des qualités de voix. Il fait piétiner éperdument des rythmes. IL pilonne des sons. Il vise à exalter, à engourdir, à charmer, à arrêter la sensibilité. Il dégage le sens d’un lyrisme nouveau du geste, qui par sa précipitation ou son amplitude dans l’air finit par dépasser le lyrisme des mots. Il rompt enfin l’assujettissement intellectuel au langage, en donnant le sens d’une intellectualité nouvelle et plus profonde, qui se cache sous les gestes et sous les signes élevés à la dignité d’exorcismes particuliers. Car tout ce magnétisme, et toute cette poésie, et ces moyens de charme directs ne seraient rien, s’ils ne devaient mettre physiquement l’esprit sur la voie de quelque chose, si le vrai théâtre ne pouvait nous donner le sens d’une création dont nous ne possédons qu’une face, mais dont l’achèvement est sur d’autres plans. Et il importe peu que ces autres plans soient réellement conquis par l’esprit, c’est-à-dire par l’intelligence, c’est les diminuer et cela n’a pas d’intérêt, ni de sens. Ce qui importe, c’est que, par des moyens sûrs, la sensibilité soit mise en état de perception plus approfondie et plus fin, et c’est là l’objet de la magie et des rites, dont le théâtre n’est qu’un reflet. Le Théâtre de la cruauté (premier manifeste), Antonin Artaud

Sonde 7 | Vincent Chevillon, Sonde 7 (Spermwhaler’s dream), 600 × 120 × 60 cm, 2011
Sonde 1 | Vincent Chevillon, Sonde 1 (Spermwhaler’s dream), 130 × 130 × 40 cm, 2011
Sonde 5 | Vincent Chevillon, Sonde 5 (Spermwhaler’s dream), 210 × 250 × 70 cm, 2011
Sonde 6 | Vincent Chevillon, Sonde 6 (Spermwhaler’s dream), 84 × 26 × 26 cm, 2011
Sonde 3 | Vincent Chevillon, Sonde 3 (Spermwhaler’s dream), 250 × 35 × 700 cm,, 2011
Sonde 9 | Vincent Chevillon, Sonde 9 ( EgO))) ), Installation in situ (90 m2), 2012
Sonde 04 | Vincent Chevillon, Phare avant-poste, 305 × 70 × 70 cm, 2012, Jardin éphémère
Sonde 2 | Vincent Chevillon, Sonde 2 (Spermwhaler’s dream), 170 × 30 × 30 cm, 2011, Atelier
Sonde 9 (plan) | Chevillon Vincent, Sonde 10 (plan), 100 × 40 cm (partie en bois), 2013, bastion
Mooo | Vincent Chevillon, Mooo, 11.2014, Kunsthalle mulhouse
Situation 3 | Vincent Chevillon, Situation 3 (Sous une mer de l’Intranquillité),, Dimensions variables, 2012
Sonde 10 | Vincent Chevillon, Sonde 10, 300 × 300 × 200 cm
Prince | Vincent Chevillon, Le Prince (Phallus de la Reine) , 180 × 180 × 120 cm,, 2014
Etoile du matin | Vincent Chevillon, Etoile du matin (Morning star), 2014
Avant-poste (Outpost) | Vincent Chevillon, Avant-poste (Outpost), 200 × 240 × 160 cm,, 2013
MooM 0 | Vincent Chevillon, Proto-Moonfleet Matriarch : MooM 0 (Spermwhaler’s dream), , 25 × 139 × 105 cm, 2012
S13 (Morning Star) | Vincent Chevillon, S13, 2009
Situation 5 | Vincent Chevillon, Situation 5 (Ego non baptizo te...), , 2012
Moonfleet’s matriarch 2.1 | Vincent Chevillon, Moonfleet’s matriarch 2.1(Spermwhaler’s dream), , 550 × 700 × 830 cm, 2012
Rainmaker 0.0 | Vincent Chevillon, Dessin préparatoire du Rainmaker, 300 × 200 × 1 cm, 2013
Rainmaker 0.2 | Vincent Chevillon, Rainmaker 0.2, 140 × 139 × 105 cm, 2014, Château de St Ouen
In Bends | Chevillon Vincent, In bends, 113 × 28 × 29,5 cm, 2012
Situation 4 | Vincent Chevillon, Situation 4 (Les enfants du Paradis), , Dimensions variables, 2012
Caurichorie | Vincent Chevillon, Caurichorie (Spermwhaler’s dream), , 10 × 10 × 11 cm (un élément), 2012
Jumbo & Mungo | Jumbo & Mungo (Spermwhaler’s dream), 
Vincent Chevillon,
80 × 113 × 40 cm,
2012
Moonfleet’s matriarch | Vincent Chevillon, Moonfleet’s matriarch (Spermwhaler’s dream), 550 × 700 × 830 cm, 2012
Terra incognita | Terra incognita

Terre ! Pendant quatre jours, après avoir renoncé à la recherche des îles de Glass, nous courûmes au sud sans trouver de glaces. Le 26, à midi, nous étions par 63°23’ de latitude sud et 41°25’ de longitude ouest. Nous vîmes alors quelques grosses îles de glace et une banquise qui n’était pas, à vrai dire, d’une étendue considérable. Les vents se tenaient généralement au sud-est mais très faibles. Quand nous avions le vent d’ouest, ce qui était fort rare, il était invariablement accompagné de rafales de pluie, Chaque jour, plus ou moins de neige. Le thermomètre, le 27, était à 35 degrés. 1er janvier 1828. Ce jour-là, nous fûmes complètement environnés de glaces, et notre perspective était en vérité fort triste. Une forte 296 tempête souffla du nord-est pendant toute la matinée et chassa contre le gouvernail et l’arrière du navire de gros glaçons avec une telle vigueur, que nous tremblâmes pour les conséquences. Vers le soir, la tempête soufflait encore avec furie ; mais une vaste banquise en face de nous s’ouvrit, et nous pûmes enfin, en faisant force de voiles, nous frayer un passage à travers les glaçons plus petits jusqu’à la mer libre. Comme nous en approchions, nous diminuâmes la toile graduellement, et, à la fin, nous étant tirés d’affaire, nous mîmes à la cape sous la misaine avec un seul ris. 2 janvier. Le temps fut assez passable. À midi, nous nous trouvions par 69°10’ de latitude sud et 42°20’ de longitude ouest, et nous avions passé le cercle Antarctique. Du côté du sud, nous n’apercevions que très peu de glace, bien que nous eussions derrière nous de vastes banquises. Nous fabriquâmes une espèce de sonde avec un grand pot de fer, d’une contenance de vingt gallons, et une ligne de deux cents brasses. Nous trouvâmes le courant portant au sud, avec une vitesse d’un quart de mille à l’heure. La température de l’air était environ à 33 ; la déviation de l’aiguille, de 14°28’ vers l’est, par azimut. 5 janvier. Nous nous sommes toujours avancés vers le sud sans trouver beaucoup d’obstacles. Ce matin cependant, étant par 73°15’ de latitude sud et 42°10’ de longitude ouest, nous fîmes une nouvelle halte devant une immense étendue de glace. Néanmoins, nous apercevions au-delà vers le sud la pleine mer, et nous étions persuadés que nous réussirions finalement à l’atteindre. Portant sur l’est et filant le long de la banquise, nous arrivâmes enfin à un passage, large d’un mille à peu près, à travers lequel nous fîmes, tant bien que mal, notre route au coucher du soleil. La mer dans laquelle nous nous trouvâmes alors était chargée d’îlots de glace, mais non plus de vastes bancs, et nous allâmes hardiment de l’avant comme précédemment. Le froid ne semblait pas augmenter, bien que nous eussions fréquemment de la neige et de temps à autre des rafales de grêle d’une violence extrême. D’immenses troupes d’albatros ont passé ce jourlà au-dessus de la goëlette, filant du sud-est au nord-ouest. 7 janvier. La mer toujours à peu près libre et ouverte, en sorte que nous pûmes continuer notre route sans empêchement. Nous vîmes à l’ouest quelques banquises d’une grosseur inconcevable, et dans l’après-midi nous passâmes très près d’une de ces masses dont le sommet ne s’élevait certainement pas de moins de quatre cents brasses au-dessus de l’océan. Elle avait probablement à sa base trois quarts de lieue de circuit, et par quelques crevasses sur ses flancs couraient des filets d’eau. Nous gardâmes cette espèce d’île en vue pendant deux jours, et nous ne la perdîmes que dans un brouillard. 10 janvier. D’assez grand matin nous eûmes le malheur de perdre un homme, qui tomba à la mer. C’était un Américain, nommé Peter Vredenburgh, natif de New York, et l’un des meilleurs matelots que possédât la goëlette. En passant sur l’avant, le pied lui glissa, et il tomba entre deux quartiers de glace pour ne jamais se relever. Ce jour-là, à midi, nous étions par 78°30’ de latitude et 40°15’ de longitude ouest. Le froid était maintenant excessif, et nous attrapions continuellement des rafales de grêle du nord-est. Nous vîmes encore dans cette direction quelques banquises énormes, et tout l’horizon à l’est semblait fermé par une région de glaces élevant et superposant ses masses en amphithéâtre. Le soir, nous aperçûmes quelques blocs de bois flottant à la dérive, et au-dessus planait une immense quantité d’oiseaux, parmi lesquels se trouvaient des nellies, des pétrels, des albatros, et un gros oiseau bleu du plus brillant plumage. La variation, par azimut, était alors un peu moins considérable que précédemment, lorsque nous avions traversé le cercle Antarctique. 12 janvier. Notre passage vers le sud est redevenu une chose fort douteuse ; car nous ne pouvions rien voir dans la direction du pôle qu’une banquise en apparence sans limites, adossée contre de véritables montagnes de glace dentelée, qui formaient des précipices sourcilleux, échelonnés les uns sur les autres. Nous avons porté à l’ouest jusqu’au 14, dans l’espérance de découvrir un passage. 14 janvier. Le matin du 14, nous atteignîmes l’extrémité ouest de la banquise énorme qui nous barrait le passage, et, l’ayant doublée, nous débouchâmes dans une mer libre où il n’y avait plus un morceau de glace. En sondant avec une ligne de deux cents brasses, nous trouvâmes un courant portant au sud avec une vitesse d’un demi-mille par heure. La température de l’air était à 47, celle de l’eau à 34. Nous cinglâmes vers le sud, sans rencontrer aucun obstacle grave, jusqu’au 16 ; à midi, nous étions par 81°21’ de latitude et 42° de longitude ouest. Nous jetâmes de nouveau la sonde, et nous trouvâmes un courant portant toujours au sud avec une vitesse de trois quarts de mille par heure. La variation par azimut avait diminué, et la température était douce et agréable, le thermomètre marquant déjà 51. À cette époque, on n’apercevait plus un morceau de glace. Personne à bord ne doutait plus de la possibilité d’atteindre le pôle. 17 janvier. Cette journée a été pleine d’incidents. D’innombrables bandes d’oiseaux passaient au-dessus de nous, se dirigeant vers le sud, et nous leur tirâmes quelques coups de fusil ; l’un d’eux, une espèce de pélican, nous fournit une nourriture excellente. Vers le milieu du jour, l’homme de vigie découvrit par notre bossoir de bâbord un petit banc de glace et une espèce d’animal fort gros qui semblait reposer dessus. Comme le temps était beau et presque calme, le capitaine Guy donna l’ordre d’amener deux embarcations et d’aller voir ce que ce pouvait être. Dirk Peters et moi, nous accompagnâmes le second dans le plus grand des deux canots. En arrivant au banc de glace, nous vîmes qu’il était occupé par un ours gigantesque de l’espèce arctique, mais d’une dimension qui dépassait de beaucoup celle du plus gros de ces animaux. Comme nous étions bien armés, nous n’hésitâmes pas à l’attaquer tout d’abord. Plusieurs coups de feu furent tirés rapidement, dont la plupart atteignirent évidemment l’animal à la tête et au corps. Toutefois, le monstre, sans s’en inquiéter autrement, se précipita de son bloc de glace et se mit à nager, les mâchoires ouvertes, vers l’embarcation où nous étions, moi et Peters. À cause de la confusion qui s’ensuivit parmi nous et de la tournure inattendue de l’aventure, personne n’avait pu apprêter immédiatement son second coup, et l’ours avait positivement réussi à poser la moitié de sa masse énorme en travers de notre plat-bord et à saisir un de nos hommes par les reins, avant qu’on eût pris les mesures suffisantes pour le repousser. Dans cette extrémité, nous ne fûmes sauvés que par l’agilité et la promptitude de Peters. Sautant sur le dos de l’énorme bête, il lui enfonça derrière le cou la lame d’un couteau et atteignit du premier coup la moelle épinière. L’animal retomba dans la mer sans faire le moindre effort, inanimé, mais entraînant Peters dans sa chute et roulant sur lui. Celui-ci se releva bientôt ; on lui jeta une corde, et, avant de remonter dans le canot, il attacha le corps de l’animal vaincu. Nous retournâmes en triomphe à la goëlette, en remorquant notre trophée à la traîne. Cet ours, quand on le mesura, se trouva avoir quinze bons pieds dans sa plus grande longueur. Son poil était d’une blancheur parfaite, très rude et frisant très serré. Les yeux étaient d’un rouge de sang, plus gros que ceux de l’ours arctique, le museau plus arrondi et ressemblant presque au museau d’un bouledogue. La chair en était tendre, mais excessivement rance et sentant le poisson ; cependant, les hommes s’en régalèrent avec avidité, et la déclarèrent une nourriture excellente. À peine avions-nous hissé notre proie le long du bord, que l’homme de vigie fit entendre le cri joyeux de Terre par le bossoir de tribord ! Tout le monde se tint alors sur le qui-vive, et, une brise s’étant très heureusement levée au nord-est, nous fûmes bientôt sur la côte. C’était un îlot bas et rocheux, d’une lieue environ de circonférence, et complètement privé de végétation, à l’exception d’une espèce de raquette épineuse. En approchant par le nord, nous vîmes un singulier rocher, faisant promontoire, qui imitait remarquablement la forme d’une balle de coton cordée. En doublant cette pointe vers l’ouest, nous trouvâmes une petite baie au fond de laquelle nos embarcations purent atterrir commodément.

Iceberg | Louis Gain?, Iceberg depuis le "Pourquoi pas?", 1908
On a marché sur la lune | NASA, Footprint on moon (Sea of Tranquility), 20.07.1969
Martinique | Nicolas de Fer, L'Isle de la Martinique, 26 × 36 cm, 1705
graine | Fruit de palmier (Noix de coco), -45000000
Les anges noirs de l’utopie | Rediker Marcus, Tableau des relations entre équipages pirates (1714-1726), 1714
Cairn 01 | cairn 02
graine | Fruit de palmier (Noix de coco), -45000000

Chapitre 1: L’algorithme génétique L’algorithme génétique (AG) est un algorithme de recherche basé sur les mécanismes de la selection naturelle et de la génétique. Il combine une stratégie de ”survie des plus forts” avec un échange d’information aléatoire mais structuré. Pour un problème pour lequel une solution est inconnue, un ensemble de solutions possibles est cré aléatoirement. On appelle cet ensemble la population. Les caracteristiques (ou variables à déterminer) sont alors utilisées dans des séquences de gènes qui seront combinées avec d’autres gènes pour former des chromosomes et par après des individus. Chaque solution est associée à un individu, et cet individu est evalué et classifié selon sa ressemblance avec la meilleure, mais encore inconnue, solution au problème. Il peut être démontré qu’en utilisant un processus de selection naturelle inspirée de Darwin, cette méthode convergera graduellement à une solution. Comme dans les systemes biologiques soumis à des contraintes, les meilleurs individus de la population sont ceux qui ont une meilleure chance de se reproduire et de transmettre une partie de leur heritage génétique à la prochaine génération. Une nouvelle population, ou génération, est alors créee en combinant les gènes des parents. On s’attend à ce que certains individus de la nouvelle génération possèdent les meilleures caractéristiques de leurs deux parents, et donc qu’ils seront meilleurs et seront une meilleure solution au probleme. Le nouveau groupe (la nouvelle génération) est alors soumis aux même critêres de selection, et par après génère ses propres rejetons. Ce processus est répété plusieurs fois, jusqu’à ce que tous les individus possèdent le même hêritage génétique. Les membres de cette derniere génération, qui sont habituellement très différents de leurs ancêtres, possèdent de l’information génétique qui correspond à la meilleure solution au problème. L’algorithme génétique de base comporte trois opérations simples qui ne sont pas plus compliquées que des opérations algébriques : – Sélection – Reproduction – Mutation L’algorithme génétique fut développé par Holland 1.1 Codage d’individus Avant de passer à l’explication des différents processus génétiques, il faut tout d’abord expliquer le codage des individus. La procedure normale pour coder un algorithme génétique ayant plusieurs parametres est de coder chaque paramètre comme une séquence de bits. Les séquences sont ensuite tronquées l’une après l’autre pour former une grande séquence, le chromosome, qui represente le vecteur des paramètres. Chaque séquence du vecteur total represente un gène, et la valeur de chaque gène est un allèle. 1.2 Operateurs génétiques Sélection : processus ou les individus sont copiés selon la valeur de leur fonction objective f . On peut decrire la fonction f comme une mesure de profit, utilité ou qualité que l’on veut maximiser (minimiser). Si on copie des individus selon leur valeur f , ceci implique que les individus ayant des valeurs plus élevées ont une plus grande probabilité de contribuer des rejetons à la prochaine génération. Ceci correspond à une version artificielle de la ”survie des plus forts” (survival of the fittest) de Darwin. L’implantation de la sélection peut se faire de plusieurs façons. La plus facile est peut-être la roue de roulette biaisée, où la probabilité de reproduction d’un individu dépend de sa valeur par rapport au total des valeurs de la population. Reproduction : processus ou de nouveaux individus sont formés a partir de parents. Ces nouveaux individus, les rejetons, sont formés en effectuant un croisement entre deux parents. On choisit une position aléatoire k entre [1,l − 1] où l est la longueur de l’individu. Le croisement se fait en échangeant les bits de la position k + 1 à l. Exemple : Soit k = 4 pour deux parents (P1 et P2 ) codes à 5 bits (donc l = 5). Les rejetons sont O1 et O2 . P1 = 0110|1 P2 = 1100|0 ) O1 = 01100 O2 = 11001 On voit bien l’échange qui s’est produit ici, le bit 5 ( k + 1) a passé d’un individu à l’autre, pour ainsi former deux nouveaux individus(O1 and O2 ). Ce sont ces deux opérations, la sélection et la reproduction, qui sont à la base des algorithmes génétiques. Ceci peut paraître simple a première vue, puisque aucune opération mathématique complexe n’a été effectuée. Mais on peut comparer le processus précédent à l’innovation humaine : souvent, les découvertes n’arrivent pas par chance. Elles sont le résultat d’un échange d’idées qui crée d’autres idées et finalement mênent à une solution désirée. Mutation : processus aléatoire où un bit change de valeur. Ce processus joue un rôle secondaire dans l’algorithme génétique, mais il est quand même important. La mutation assure qu’aucun point dans l’espace de recherche a une probabilite nulle d’être atteint. (…) 1.4.5 Elitism Une technique très souvent utilisée avec l’algorithme génétique est l’élitisme. L’élitisme est la conservation du meilleur individu dans la génération suivante. Après le croisement, on compare le meilleur individu de la nouvelle génération avec le meilleur individu de la génération précédente. Le meilleur individu est conservé et l’autre est détruit. Cette technique permet de s’assurer que la fonction objective augmente (diminue) toujours si on maximise (minimise) une fonction.

Bitter Crop | Père Labat, Voyages aux isles de l'Amérique, 1722
cairn 03 | cairn Tenerife/Teide
Voyager Golden Record | NASA (Carl Sagan), Voyager Golden Records, 30,48 × 30,48 cm, 1977

« Ce qui est vraiment critique dans la conscience caribéenne est ce que derek Walcott appelle « une absence de ruines »_ L’héritage le plus important de l’esclavage est la rupture totale, moins avec le passé qu’avec une conscience du passé. Être caribéen, c’est vivre dans un état complètement dépourvu de passé »

Sonde Pioneer 10 | Carl Sagan, sonde pioneer 10, 1972

« Sous un certain regard (celui d’Henri Atlan), la science a tout le sérieux d’un jeu dans lequel la vérité du réel reste « hors jeu ». S’il est exact que les hommes ont demandé à la science d’apporter sa contribution à un discours de l’ordre qui les rassure, elle n’accomplit plus cette fonction ; elle est d’abord un instrument : son efficacité manipulatrice confirme sa rectitude. Elle trace et retrace les frontières du réal, du monde objectif conforme à ses modes de savoir, elle donne la possibilité d’y agir, elle est opérationnelle. Mais elle ne pratique plus le discours de l’unité.» G.Balandier

« C’est le « Théorème de limitation » de Kurt Gödel qui a incité à la réhabilitation de l’analogie et de la métaphore ; elles sont créditées du pouvoir de relier, hors de tout langages a priori, deux systèmes différents et apparemment incohérents en un autre langage qui le déborde et contribue à les expliquer. » G.Balandier

"Les indigènes ne pouvaient pas imaginer le système économique qui se cachait derrière la routine bureaucratique et les étalages des magasins, rien ne laissait croire que les Blancs fabriquaient eux-mêmes leurs marchandises. On ne les voyait pas travailler le métal ni faire les vêtements et les indigènes ne pouvaient pas deviner les procédés industriels permettant de fabriquer ces produits. Tout ce qu’ils voyaient, c’était l’arrivée des navires et des avions." Peter Lawrence, «Les Cultes du Cargo», Paris, Fayard, 1974.

Le mot île, isle en vieux français, dérive du latin isola, chargé de solitude et dont la racine se retrouve dans isoler, désoler...

SEMES 1: SAUDADE SEMES 2: Lisières SEMES 2.0: The Spw'd SEMES 2.1: Home/Hole SEMES 2.2: Lord of the Pit SEMES 2.3: The Pit SEMES 2.4: Raising cairn SEMES 2.5: La source SEMES 3: Scrimshaws SEMES 4: Archipels.org SEMES 5: Yarns

Collecte de graine lors des déplacement: Projet SEMES 2.6: Collecte de graine Collecte de graine lors des déplacement: Projet SEMES 2.6: Collecte de graine L’étude des espèces au travers de la phylogénie, de la morphologie, de la génétique, nous permettent, et ceci depuis un moment déjà (Darwin, entre autre…), d’identifier au delà des attributs de l’espèce étudiée un ensemble d’information sur son contexte de vie, mais également sur différentes étapes d’évolutions antérieures et donc des contextes, des « paysages » dans laquelle l’espèce a évolué. Lire un génome, une morphologie, lire les reliquats des transformations, c’est voyager, c’est commencer à définir une époque, un contexte, un paysage. En cela, une graine porte en elle, les terres dans laquelle ses parents ont poussées. Planter une graine, c’est brasser des territoires, des âges. La cultiver, c’est écrire sur son génome.

Le Temps - Genève journal Publié le 01/02/2008 - 16:24 Quand il n'y a rien à manger, il y a encore de la terre. Le mélange, avec un peu d'eau, du sel et de la matière grasse végétale, donne une masse boueuse lisse. Découpée en rondelles plates et séchées au soleil, elle devient une sorte de "biscuit", "peu appétissant et qui donne des maux de ventre", disent ceux qui en goûtent. Mais c'est bien le seul repas que prennent des milliers de Haïtiens trois fois par jour depuis quelques semaines. Autant dire que Haïti n'en finit pas sa descente aux enfers. Comment en est-on arrivé là? Charles Ridoré, un Fribourgeois d'origine haïtienne et ancien secrétaire romand de l'organisation caritative Action de carême, accuse d'emblée la classe politique de son pays natal. "L'instabilité et la guerre des clans ont empêché tout progrès. Les réformes, notamment agraires, n'ont pas eu lieu, et le pays importe l'essentiel des produits alimentaires de base", explique-t-il. En effet, la totalité de la farine consommée, soit 200 000 tonnes par an, est importée. Pour le riz, 75 % de la consommation – soit 320 000 tonnes – vient de l'étranger. Or les prix du riz et de la farine ont pris l'ascenseur ces derniers temps sur le marché mondial. Les raisons sont multiples : mauvais temps, récoltes insuffisantes, forte demande de l'Asie émergente et utilisation de blé pour les biocarburants. "Pour les 6 millions de Haïtiens qui vivent dans l'extrême pauvreté, sur une population de 9 millions d'habitants, la hausse des prix des produits alimentaires est insupportable", explique Mario Rapacosta, fonctionnaire à l'Organisation pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), basée à Rome. Il fait aussi remarquer qu'il y a de moins en moins de vivres disponibles pour l'aide humanitaire.
Autre raison de cette catastrophe : Noël et Olga, deux cyclones tropicaux qui ont dévasté le pays en novembre et en décembre. "Ils ont frappé juste avant la récolte des bananes plantain et des légumes et ont tout détruit", poursuit Mario Rapacosta. Selon lui, ce sont précisément les paysans des hauts plateaux qui ont tout perdu et qui sont aujourd'hui réduits à l'extrême pauvreté. Marco Gilli, responsable de l'aide humanitaire suisse à Port-au-Prince, la capitale haïtienne, n'est pas surpris que les gens démunis finissent par manger de la boue. "Nous voyons de plus en plus d'enfants à la campagne, ayant une teinte rouquine. C'est un indicateur fiable de l'extrême malnutrition", dit-il. La coopération suisse consacre environ 5 millions de francs par année à Haïti. L'essentiel est versé au Programme alimentaire mondial (PAM), qui achète et distribue les vivres. Mario Rapacosta ne cache pas sa frustration face à cette situation. Il estime que le fonctionnement de la FAO, mais aussi de l'ensemble des organisations onusiennes et non gouvernementales, est en cause. "Nous agissons en cas d'urgence et négligeons les problèmes structurels, dit-il. Le travail de prévention des catastrophes – construction des infrastructures, éducation des paysans – passe à la trappe." Pour Charles Ridoré, il y a un autre coupable: les exportations subventionnées du riz, de la farine et d'autres denrées par les Etats-Unis et l'Europe. "Petit à petit, nos paysans ont abandonné les champs parce qu'ils ne pouvaient pas faire face aux importations à bas prix, explique-t-il. Aujourd'hui nous sommes dépendants des importations et payons le prix fort lorsque le marché international est à la hausse."

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    [superstorm]
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    [A Lack of Hearing]
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    [What_shores?_balise]
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    [Lacryma]
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    [Groupe de recherche HEAR1]
  • Newland

    [Lisières]
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    [Pratiques de l'Ombre]
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    [MES04]
  • …raising cai(r)n…

    [SEMES]
  • Noise from order

    [bruire]
  • Mme Langlois

    [Moodboard]
  • Autant que faire se puisse

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    [re-Composition]
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  • METATOWN SPIRIT | SÒ | VOLUTION

    [Séquences-titres (7-9/12)]
  • MASCARADE | MORPHE | TRANSFIGURER

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  • édition [PROTOTYPE]

    [https://mediums.cargo.site/]
  • amon.cellemen.t

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  • (res-)sources

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  • utopies réalisables. politique et création de l'utopie au présent

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    [Possession (1981)]
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  • Skull of a beaked whale (Detail)
    [Fritz Grosch]
  • Dall's label
    [A lack of hearing]
  • Butler point little sperm whale
    [What grows on whale remains]
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    [stranding site]
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  • Nagunak
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  • Massacre bay
    [A lack of hearing]
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