l’âne Timon faisant danser les alchimistes | école italienne, l'âne Timon faisant danser les alchimistes, 1599

Alors, Pierre déclencha sa propre fanfare dans nos oreilles, dans nos avenues, dans l’écho des arbres qui nous touchaient, dans les profondeurs du vallon qui nous faisait face. Et tous ensemble on commença à faire craquer nos crécelles, à écraser dans nos crécelles le silence et la solennité. Et si je vous disais qu’à ce moment-là on s’est redressés comme des chevaux à qui on asticote la croupe. Et qu’on s’est bourrés en avant et que, plus il y avait de bruit, plus on voulait en faire, et qu’on aurait été capables (peut-être) de déchirer un loup avec les dents. En tous cas l’envie y était. Et pire que l’envie : pendant que le cor cornait, que les crécelles craquaient, qu’on guettait les buissons là-bas devant pour voir si, de l’un d’eux, n’allait pas jaillir le fuseau noir et rouge d’un loup, gueule ouverte.

Tous ensemble | Andrei Tarkovski, Andrei Roublev, tableau La cloche, 1969
Chasse sauvage | Albrecht Dürer, Die apokalyptischen Reiter, 1498
Engins sonores | Jean Séguy, Atlas linguistique de la Gascogne, 1954
Sonnerie de bassin | Oyoun muzik, 1970
Le désespoir du compositeur | Lithographie R. des Marais, Le morceau d’ensemble ou le désespoir du compositeur. Dédié à tous les musiciens
Charivari | Luc Charles-Dominique, p.192, Sonore et profane, 2007
Les enfants de Vénus | le maître du Hausbuch, Les enfants de Vénus
Olaus Magnus, Histoire des peuples du Nord | Minor devils, demons, satyrs, and hobgoblins, 1555
Famille de vagabonds | Lucas de Leyde, Famille de vagabonds, 1520
Le triangle et la vielle | Lagniet, Illustration pour deux proverbes, 1663
Arbre de mai |

Liberté, égalité, fraternité.
Avis au peuple : Citoyens, habitans de Saint-Jean d’Angely, – vous qui avez reçu des avertissements pour payer les 45 centimes. – Malheur à ceux qui les paieront. – Souvenez-vous que vous avez cru planter un arbre de liberté. – Mais pour ceux qui paieront, ce sera une potence. 5 Juillet 1848 Cet écriteau explicite un symbole très fréquent, la plantation au champ de foire, d’un mai. Non pas honorifique mais patibulaire. Des crochets de fer y ont été fichés : c’est là qu’on attachera les cordes des huissiers ou des contribuables trop soumis, à qui l’on annonce ainsi leur châtiment. Souvent c’est, comme dit le placard angérien, l’arbre de la liberté planté à la nouvelle des événements de février que l’on transforme sinistrement en bois de justice en ajoutant ces ferrements. Le garde champêtre accompagne la plantation de cette prétendue potence de roulements de tambour (Saint-Nazaire, Tarn-et-Garonne, 13 juin). Devant elle, les émeutiers rassemblés sous la halle montent la garde jour et nuit (Saint-Pierre de Chignac, Dordogne, 4 juin). De cet usage du mai patibulaire, on trouve sans peine des exemples dans les violences populaires au XVIIe siècle, puis dans les troubles paysans de 1789 et 1790. Il n’est pas là pour lui-même, on n’y a jamais pendu personne sinon des mannequins ou des objets symboliques. Ce poteau n’a pas fonction matérielle, c’est un vrai manifeste paysan, il n’est pas là pour servir, il est là seulement pour dire la réprobation des habitants.

Mais patibulaires |

Devant la porte de l’église nous avons aperçu un grand arbre dont la cime est faite en forme de potence, y ayant attaché deux mesures à bled, la rasoire, un sac, une écritoire et une plume avec cette inscription Quitance finale des rentes ainsi que la girouette de M. Saint Géral qui été attachée la cime dudit arbre

Le signal ! | Serguei Eisenstein, Octobre, 1927
émeutiers | Jean Boutier, Jacquerie en pays croquant, 2007
Breaking wheel |
arbre de la liberté | Sergent, pierre noire, Musée Carnavalet, L'arbre de la Liberté
Jean nu-pieds | A. Floquet, Manifeste de Jean nu-pieds, in Histoire du parlement de Normandie, vol.4, p. 588

L’affaire de chacun ne cesse plus désormais d’être l’affaire de tous parce que concrètement, on sera tous découverts par les légionnaires, donc massacrés, ou on sera tous sauvés.

Comme elle ne comprend que des gens qui se connaissent, la meute est supérieure en un point à la masse, qui peut croître à l’infini : même si des circonstances contraires la font éclater, la meute se regroupe sans cesse

Mandrin, « chef de contrebandiers, assassin, criminel de lèse-majesté, faux-monnayeur, perturbateur du repos public » était condamné à la torture et à la roue. Les débris de son corps devraient être ensuite exposés aux fourches patibulaires de la ville

L’un pousse, l’autre tire | Gervais du Bus, Le Roman de Fauvel, 1310
Carnet | Marion Cros, La roue, notes, 07.2015
Signal | Marion Cros, Signal, 2015

On ne cesse pas de mélanger deux choses, l’avenir des révolutions dans l’histoire et le devenir-révolutionnaire des gens. Ce ne sont même pas les mêmes gens dans les deux cas. La seule chance des hommes est dans le devenir révolutionnaire, qui peut seul conjurer la honte, ou répondre à l’intolérable.

Le triomphe de la mort | Brueghel l'ancien, Le triomphe de la mort, 1562

COMMENT GARGANTUA PAYA SA BIENVENUE ÈS PARISIENS, **ET COMMENT IL PRIT LES GROSSES CLOCHES DE **L’ÉGLISE NOTRE-DAME. Quelques jours après qu’ils se furent rafraîchis, il visita la ville, et fut vu de tout le monde en grande admiration, car le peuple de Paris est tant sot, tant badaud et tant inepte de nature, qu’un bateleur, un porteur de rogatons, un mulet avec ses cymbales, un vielleur au milieu d’un carrefour, assemblera plus de gens que ne ferait un bon prêcheur évangélique. Et tant molestement le poursuivirent qu’il fut contraint soi reposer sur les tours de l’église Notre-Dame, auquel lieu étant, et voyant tant de gens à l’entour de soi, dit clairement : « Je crois que ces maroufles veulent que je leur paye ici ma bienvenue et mon proficiat. C’est raison. Je leur vais donner le vin, mais ce ne sera que par ris. » Lors, en souriant, détacha sa belle braguette, et, tirant sa mentule en l’air, les compissa si aigrement qu’il en noya deux cents soixante mille quatre cents dix et huit, sans les femmes et petits enfants. Quelque nombre d’iceux évada ce pissefort à légèreté des pieds, et quand furent au plus haut de l’Université, suants, toussants, crachants et hors d’haleine, commencèrent à renier et jurer, les uns en colère, les autres par ris : « Carimari, Carimara ! Par sainte Mamie, nous sommes baignés par ris, » dont fut depuis la ville nommée Paris, laquelle auparavant on appelait Leucèce, comme dit Strabo, lib. IV, c’est-à-dire en grec Blanchette, pour les blanches cuisses des dames dudit lieu. Et par autant qu’à cette nouvelle imposition du nom tous les assis tants jurèrent chacun les saints de sa paroisse, les Parisiens, qui sont faits de toutes gens et toutes pièces, sont par nature et bons jureurs et bons juristes, et quelque peu outrecuidés, dont estime Joaninus de Barranco, libro de Copiositate reverentiarum, que sont dits Parrhésiens en grécisme, c’est-à-dire fiers en parler. Ce fait, considéra les grosses cloches qui étaient es dites tours, et les fit sonner bien harmonieusement. Ce que faisant lui vint en pensée qu’elles serviraient bien de campanes au col de sa jument, laquelle il voulait renvoyer à son père, toute chargée de fromages de Brie et de harengs frais. De fait, les emporta en son logis. Cependant vint un commandeur jambonnier de saint Antoine, pour faire sa quête suillc, lequel, pour se faire entendre de loin et faire trembler le lard au charnier, les voulut emporter furtivement, mais par honnêteté les laissa, non parce qu’elles étaient trop chaudes, mais parce qu’elles étaient quelque peu trop pesantes à la portée. Cil ne fut pas celui de Bourg, car il est trop de mes amis. Toute la ville fut émue en sédition, comme vous savez qu’à ce ils sont tant faciles que les nations étranges s’ébahissent de la patience des rois de France, lesquels autrement par bonne justice ne les refrènent, vus les inconvénients qui en sortent de jour en jour. Plût à Dieu que je susse l’officine en laquelle sont forgés ces schismes et monopoles, pour les mettre en évidence es confréries de ma paroisse ! Croyez que le lieu auquel convint le peuple, tout folfré et habaliné, fut Sorbonne, où lors était, maintenant n’est plus, l’oracle de Lutèce. Là fut proposé le cas, et remontré l’inconvénient des cloches transportées. Après avoir bien ergoté pro et contra, fut conclu en baralipton que l’on enverrait le plus vieux et suffisant de la Faculté vers Gargantua, pour lui remontrer l’horrible inconvénient de la perte d’icelles cloches, et nonobstant la remontrance d’aucuns de l’Université, qui alléguaient que cette charge mieux compétait à un orateur qu’à un théologien, fut à cet affaire élu notre maître Janotus de Bragmardo. LA HARANGUE DE MAITRE JANOTUS DE BRAGMARDO FAITE À** GARGANTUA POUR RECOUVRER LES CLOCHES.** « Ehen, hen, hen ! Mna dies, monsieur, mna dies et vobis, messieurs. Ce ne serait que bon que nous rendissiez nos cloches, car elles nous font bien besoin. Hen, hen, hasch ! Nous en avions bien autrefois refusé de bon argent de ceux de Londres en Cahors, si avions-nous de ceux de Bordeaux en Brie, que les voulaient acheter pour la substantinque qualité de la complexion élémentaire qu’est intronifiquée en la terrestérité de leur nature quidditative, pour extranéiser les haloset les turbines sur nos vignes, vraiment non pas nôtres, mais d’ici auprès, car si nous perdons le piot, nous perdons tout, et sens et loi. « Si vous nous les rendez à ma requête, j’y gagnerai six pans de saucisses et une bonne paire de chausses qui me feront grand bien à mes jambes, ou ils ne me tiendront pas promesse. Ho ! par Dieu, Domine, une paire de chausses est bon, et vir sapiens non abhorrebit eam. Ha ! ha ! Il n’a pas paire de chausses qui veut. Je le sais bien, quant est de moi. Avisez, Domine : il y a dix-huit jours que je suis à matagraboliser cette belle harangue. Reddite quœ sunt Cœsaris Cœsari, et quœ sunt Dei Deo. Ibi j’acet lepus. « Par ma foi, Domine, si voulez souper avec moi in caméra, par le corps Dieu ! charitatis, nos faciemus bonum chérubin. Ego occidi unum porcum, et ego habet bon vino. Mais de bon vin on ne peut faire mauvais latin. « Or sus, de parte Dei, date nobis clochas nostras. Tenez, je vous donne de par la Faculté un exemplaiere des Sermons de Utino, que, utinam, vous nous baillez nos cloches. Vultis etiam pardonos ? Per diem, vos habebitis et nihil payabitis. «O monsieur! Domine, clochi doua minor nobis. Dea, est bonum ttrbis. Tout le monde s’en sert. Si votre jument s’en trouve bien, aussi fait notre Faculté, quœ comparata est jumentis insipientibus, et similis fada est eis, Psalmo nescio quo — si l’avais-je bien coté en mon paperat — et est unum bonum Achilles. Hen, hen, ehen, harch « Ça je vous prouve que me les devez bailler. Ego sic argumentor. « Omnis clocha clochabilis in clocherio clochando clochans clochativo clochare facit clochabiliter clochantes. Parisius habet clochas. Ergo gluc. « Ha, ha, ha, c’est parlé cela ! Il est in tertio prirnœ, en Darii ou ailleurs. Par mon âme, j’ai vu le temps que je faisais diables d’arguer. Mais de présent je ne fais plus que rêver, et ne me faut plus dorénavant que bon vin, bon lit, le dos au feu, le ventre à table et écuelle bien profonde. « Hé, Domine, je vous prie, in nomine Pairis et Filii et Spiritus sancti, amen, que vous rendez nos cloches, et Dieu vous gard’ de mal et Notre-Dame de Santé, qui vivit et régnât pev omnia secula seculorum, amen. Hen he hasch, asch, grenhenhasch ! « Verum enim vero, quando quidem, dubio procul, edepol, quoniam, ita, certe, meus Deus fidus, une ville sans cloches est comme un aveugle sans bâton, un âne sans croupière, et une vache sans cymbales. Jusques à ce que nous les ayez rendues, nous ne cesserons de crier après vous comme un aveugle qui a perdu son bâton, de brailler comme un âne sans croupière, et de bramer comme une vache sans cymbales. « Un quidam latinisateur, demeurant près l’Hôtel-Dieu, dit une fois, alléguant l’autorité d’un Taponnus (je faux, c’était Pontanus, poète séculier) qu’il désirait qu’elles fussent de plume et le batail fût d’une queue de renard, pour ce qu’elles lui engendraient la chronique aux tripes du cerveau quand il composait ses vers carminiformes. Mais, nac petetin petetac, ticque, torche, lorgne, il fut déclaré hérétique : nous les faisons comme de cire. Et plus n’en dit le déposant. Valete et plaudite. Calepinus recensui.»

Pythagore, les lois de l’harmonique | Franchino Gaffurio, Pythagoras with bells Fragment de gravure sur bois tiré de la "Theorica musicae" , 1492
Sainte Catherine d’Alexandrie | Girolamo Mocetto, 1600
Saint Lazare | vitraux de la cathédrale de Bourges, Saint-Lazare le lépreux, 1200

Une des scènes de la nuit dont la croyance est la plus répandue, c’est la chasse fantastique ; elle a autant de noms qu’il y a de cantons dans l’univers. Chez nous, elle s’appelle la chasse à baudet, et affecte les bruits aigres et grotesques d’une incommensurable troupe d’ânes qui braient. On peut se la représenter à volonté ; mais, dans l’esprit de nos paysans, c’est quelque chose que l’on entend et qu’on ne voit pas, c’est une hallucination ou un phénomène d’acoustique. J’ai cru l’entendre plusieurs fois, et pouvoir l’expliquer de la façon la plus vulgaire. Dans les derniers jours de l’automne, quand les grands ouragans dispersent les bandes d’oiseaux voyageurs, on entend, dans la nuit, l’immense clameur mélancolique des grues et des oies sauvages en détresse. Mais les paysans, que l’on croit si crédules et si peu observateurs, ne s’y trompent nullement. Ils savent très bien le nom et connaissant très bien le cri des divers oiseaux étrangers à nos climats qui se trouvent perdus et dispersés dans les ténèbres. La chasse à baudet n’est rien de tout cela. Ils l’entendent souvent ; moi qui ai longtemps vécu et erré comme eux dans la rafale et dans le nuage, je ne l’ai jamais rencontrée. Quelque fois son passage par l’apparition de deux lunes. Mais je n’ai pas de chance, car je n’ai jamais vu que la vieille lune que nous connaissons tous.

La rivoluzione siamo Noi | Joseph Beuys, La rivoluzione siamo Noi, 1972
Trompette des bergers polonais | A. Buchner, Les intruments de musique populaires, 1980
Trombita polonaise | A. Buchner, Les intruments de musique populaires, 1980
Mouvement perpetuel | Léonard de Vinci, Recherches pour le mouvement perpétuel, 1400

Je me dis : « ben non, la ritournelle c’est bien, c’est parfait, mais je veux quelque chose d’autre ». Si je le veux je vais bien le trouver. Pourquoi je me dis ça, je n’en sais absolument rien. C’est ce qu’on appelle une inspiration. Et voilà que je me dis : « à quoi je peux opposer la ritournelle ? ». (…) J’ai trouvé, c’est le galop Là aussi pas de justification, ça doit vous paraitre évident ! Et oui le galop, ce n’est pas une ritournelle, le galop. C’est un vecteur linéaire, avec précipitation, vitesse accrue. Vous me direz : la ronde aussi peut prendre une vitesse accrue, d’accord. Mais ce n’est pas une ligne, ce n’est pas un vecteur. Le galop, pour que ça marche il faudrait que le galop soit un élément musical aussi important que la ritournelle.

Monoroue | Monoroue, 1869
One wheel motorcycle | monowheel, 1933
Chien cornemuseux | Le chien cornemuseux, auteur non identifié, image extraite de l’ouvrage L’homme, l’animal et la musique, Jacques Coget

Le gran trein glace d’effroi ceux qui l’entendent. Il se manifeste en cortège diabolique pensant les nuits d’orage ou de tempête, lorsque le vent hurle dans les gorges et les ravins. Le cours d’eau mugit, les pierres roulent, les arbres gémissent et le cortège rassemble des âmes damnées, mortes ou vivantes, sous forme humaine ou animale (chiens, chats, loups, équidés, oiseaux de nuit, êtres informes). Les vivants sont des sorciers ou des sorcières, des êtres qui ont perdu ou vendu leur salut éternel.

Cacerolazo | Chili, Marcha de las cacerolas, 01.12.1971
Cacerolazo | Manifestación de jóvenes opositoras del gobierno de Salvador Allende, 1971
Mort au traitres de radio-paris | "papillon" anonyme et sans date
Cacerolazo | Le 19 décembre 2001, des milliers de personnes descendent spontanément dans les rues de Buenos Aires en tapant dans leurs casseroles pour réclamer le départ du gouvernement, 12.2001
Les Trychler |
Du bruit comme principe d’auto-organisation | Henri Atlan, 1972
Martelet | MNATP. Mission d'ethnomusicologie conduite par Claudie Marcel-Dubois et Marie-Marguerite Pichonnet-Andral dans les Pyrénées centrales, Monsieur Ernest Monlon, le campanet de Cier, faisant fonctionner le martelet dans le clocher, 1956
Nous rétamins las casserolas et los choudrous | collection H.M, Les rétameurs

Mais à peine eut-il coupé le moteur que le silence de Tampa fondit sur la voiture et prit Roiq au plexus. Serré, serré à bloc, il commença par râler doucement pour couvrir un peu de cette furie blanche, atone, qui l’assiégeait en plein coeur de l’espace effondré de ses semblables. Lawson, alarmé par son drôle de bruit de cave bouchée, lui tira le flingue du holster, lâche trois balles et remit le moteur en marche dans l’écho de la fusillade.
– Respire mon gars. Et descends vers Gallena Park, c’est la 45 qu’on doit trouver.
Il ne voulait rien entendre, seulement le bruit du moteur, rien d’extérieur, rien d’autre.

Le bourg dormait paisiblement. Les hommes qui avaient détruit le camp de l’ermite y jouissaient de la tiédeur de leur lit. Huttunen poussa un hurlement menaçant, d’abord d’une voix sourde, puis à pleins poumons, un cri sonore et démentiel. Le hurlement insensé, porté par une nuit d’été limpide, atteignait le village. Les chiens s’éveillèrent au bruit, commencèrent à aboyer, la nuque hérissée. Ils donnèrent bientôt tous de la voix, jusqu’au plus petit roquet, jappant et clabaudant de toutes leurs forces. Ils essayaient de répondre au clair hurlement de Huttunen venu des rochers du mont Reutu. AU loin, on entendit les aboiements se propager dans tous les villages voisins et les chiens de la contrée ne se calmèrent qu’au petit matin, alors que Huttunen lui-même s’était rendormi sur les aiguilles de pin du mont Reutu.
Perosnne ne dormit cette nuit-là au village. Plusieurs fermiers allèrent en chaussettes sur leur perron écouter les hurlements, puis rentrèrent dire à leur femme :
– C’est Nanar qui hurle là-bas.
Les bonnes femmes soupirèrent, effrayées, et remarquèrent :
– Il aurait fallu le laisser en paix. Il se plaint, le pauvre, maintenant qu’on lui a volé toutes ses affaires.

Correspondance entre chakras, fréquences sonores et pulsions |
hogarth-enraged-musician | Hogarth, Enraged Musician, gravure, 18e siècle
hogarth-enraged-musician | Hogarth, Enraged Musician, gravure, 18e siècle
hogarth-enraged-musician | Hogarth, Enraged Musician, gravure, 18e siècle
casserolade | "Charivari qui pend à l'oreille de MM. Guizot, Dupin, Thiers et tutti quanti…", "La Caricature", 1er septembre 1831 •  Crédits : Jean-Jacques Grandville
Tables
  • What grows on whale, remains.

    [A lack of hearing]
  • GUSTAW OR THE HARVEST OF SORROW

    [superstorm]
  • Le silence d'un monde

    [A Lack of Hearing]
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  • A long way

    [A wake of whales]
  • Selfportrait

    [Possession et dépossessions]
  • Survies-Territoires autonomes-Grands effondrements

    [Systèmes complexes]
  • What_shores?_balise

    [What_shores?_balise]
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    [Les peuples de l'Ombre]
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    [Lisières]
  • Lacryma

    [Lacryma]
  • One of Us - Une communauté -

    [Groupe de recherche HEAR1]
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    [Lisières]
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