Je sais que tu as dans les oreilles, ou dans la cervelle, ou dans le cœur, une vraie musique du bon Dieu, parce que j'ai vu ça dans tes yeux quand j'étais petite, et que, plus d'une fois, me prenant sur tes genoux, tu me disais d'un air charmé : - Écoute, ne fais pas de bruit, et tâche de te souvenir. Alors moi, j'écoutais bien fidèlement, et je n'entendais que le vent qui causait dans les feuillages, ou l'eau qui grelottait au long des cailloux ; mais toi, tu entendais autre chose, et tu en étais si assuré, que je l'étais par contre.

Jankélévitch -L'aventure, l'ennuie, le sérieux |
Anarchitekton | Anarchitekton, série de vidéos performances, Jordi Colomer
Parc des monstres, Jardin de Bomarzo |
Breakfast club - Pyrénées 2014 | Création d'une plateforme en bois pour activités multiples dans les pyrénées  lors d'une Nomadic Residency avec le Breakfast Club
Mouvement perpetuel | Léonard de Vinci, Recherches pour le mouvement perpétuel, 1400
Le cri |
Avant le drone | Pendant la Première Guerre mondiale, plus de 30 000 pigeons sont utilisés par les armées françaises. Ils sont d'une fiabilité totale sur les courtes distances qu'ils doivent parcourir. Ils accomplissent leurs missions malgré les bombardements, la fumée, les projectiles, la brume et la poussière, alors que les liaisons téléphoniques sont constamment interrompues, que les estafettes sont retardées par les obstacles et les signaux optiques sont inopérants...
Une autre activité a été confiée aux pigeons, celle de prendre des photos des dispositifs ennemis grâce à des appareils légers à déclenchement automatique fixés sur leur poitrine. Certains ont rapporté des clichés magnifiques et du plus grand intérêt opérationnel.
(source : https://j28ro.blogspot.com/2012/03/la-colombophilie-au-8rg.html)
#gambaderdanslamontagne |
La Ruée vers l'or | La ruée vers l'or, Charlie Chaplin, 1925
Splitting | Splitting, Gordon Matta-Clark, 1974
l'inconnu des grands horizons | L'inconnu des grands horizons, performance, Abraham Poincheval et Laurent Tixador, 2002
Mineur et pigeon | Avant l'invention de moyens de mesure, était placée dans les chantiers de mine une cage avec un oiseau, canari ou pigeon, plus sensible que l’homme au taux de gaz carbonique dans l'air. Il s'agissait de surveiller l'oiseau, et au moindre malaise c'était le signe qu'il fallait évacuer le chantier.
Backing | Backing, Marion Cros, 2011
Linda maestra! | Goya, gravure, 1799

Le Chthulucène demande à ce que les récits de réhabilitation soient racontés et re-racontés. Il demande à ce que les expériences minoritaires soient continuellement transmises et rejouées.
Nous touchons là à ce que Haraway appelle le présent épais (thick present). Jusqu'ici j'ai évoqué le présent épais comme un présent qui résiste aux tendances c'est-à-dire un présent interstitiel qui recèle des histoires autres que celles suggérées par les tendances lourdes.
Précisons maintenant que Haraway donne une définition plus poussée du présent épais. Cette définition, elle l'emprunte à l'anthropologue Deborah Bird Rose qui, quant à elle, l'emprunte à son terrain et aux Yarralin du nord de l'Australie. Selon eux, selon elles, selon nous ici dans le Chthulucène, le présent épais est le présent tel qu'il se déploie au fil des événements qu'on se raconte et dont on se rappelle avec un minimum de détails; des événements qui impliquent des gens et des agents dont on connaît encore les prénoms, qui sont un minimum connectés et incarnés dans les situations que nous vivons, là, aujourd'hui, dans les lieux concrets que nous occupons et où nous habitons.
Le présent peut donc être riche ou pauvre, garni ou dégarni, peuplé ou désert.
Il doit en tout cas être continuellement entretenu et épaissi et ce en reprenant les histoires, en relayant les expériences, qui seules sont capables de créer cette épaisseur temporelle.(...)
Toute cellule de notre chair,(...) tout élément de notre vie et de notre mort quotidiennes, ici et maintenant, est impliqué dans des histoires de connexions et de ramifications terriennes qu'il nous faut faire exister si nous ne voulons habiter un présent qui ne soit pas fuyant t évanescent, qui nous donne de quoi résister. Autrement dit, le présent épais s'étend sur ce qu'on appelle communément le passé, le présent et le futur pour autant qu'on se sente concerné par les histoires racontées. Le point de basculement, le point d'entrée et de sortie du présent épais, ne tient donc pas à l'éloignement temporel mais à la dramatisation et à la mise en récit de l'évènement rapporté.

Je sais que tu as dans les oreilles, ou dans la cervelle, ou dans le cœur, une vraie musique du bon Dieu, parce que j'ai vu ça dans tes yeux quand j'étais petite, et que, plus d'une fois, me prenant sur tes genoux, tu me disais d'un air charmé : - Écoute, ne fais pas de bruit, et tâche de te souvenir. Alors moi, j'écoutais bien fidèlement, et je n'entendais que le vent qui causait dans les feuillages, ou l'eau qui grelottait au long des cailloux ; mais toi, tu entendais autre chose, et tu en étais si assuré, que je l'étais par contre.

Je pense à Clarence, le vieux sage gwinch’in de Fort Yukon en Alaska, mon ami et précieux interlocuteur pendant toutes les années où j’ai vécu dans son village. Je l’ai toujours regardé avec des yeux amusés lorsqu’il me disait que tout était constamment “enregistré” et que le forêt était “informée”. Everything is being recorded all the time répétait-il. Les arbres, les animaux, les rivières, chaque partie du monde retient tout ce que l’on fait et tout ce que l’on dit, et même parfois, ce que l’on rêve et ce que l’on pense. C’est pour ça qu’il faut faire très attention aux pensées que nous formulons, puisque le monde n’oublie rien, et que chacun des éléments qui le composent voit, entend, sait. Ce qui s’est passé, ce qui advient, ce qui se prépare. (...) Aussi chaque forme-pensée que nous déposons hors de nous-même vient se mêler et s’ajouter aux anciennes histoires qui informent l’environnement, ainsi qu’aux dispositions de ceux qui le peuplent.

Il est temps de partir mais on tait l’imminence de ce départ. C’est comme ça en forêt : on ne part jamais petit à petit, on ne se prépare pas, on fait comme si rien n’allait jamais changer jusqu’à ce que tout bascule d’un coup. C’est précisément cela, le qui-vive.
Profiter de l’immobilité du corps jusqu’à ce qu’il faille bondir, toujours lorsqu’on s’y attend le moins. Il ne faut jamais parler du moment où l’on se séparera; du moment où rien ne sera plus pareil. On vit ainsi consciemment dans l’illusion de l’éternité, parce qu’on sait pertinemment qu’en un instant tout ce que l’on a toujours connu se délitera, se recomposera, ici ou ailleurs, se métamorphosera et deviendra quelque chose d’insaisissable dont on ne pourra plus rien assumer.
Cette potentialité terrifie tout le monde. Parce qu’elle est connue de tous en forêt et parce qu’on l’attend toujours au détour du chemin, on s’accorde silencieusement pour la taire.

L’univers est une sphère dont le centre est partout et la surface nulle part. Le voici devant nous, s’offrant à l’observation et au raisonnement. Des astres sans nombre brillent dans ses profondeurs. Supposons-nous à l’un de ces « centres de sphère », qui sont partout, et dont la surface n’est nulle part, et admettons un instant l’existence de cette surface, qui se trouve dès lors la limite du monde. Cette limite sera-t-elle solide, liquide ou gazeuse ? Quelle que soit sa nature, elle devient aussitôt la prolongation de ce qu’elle borne ou prétend borner.

pigeon whistle | 1800
Sonde Pioneer 10 | Carl Sagan, sonde pioneer 10, 1972
Famille de Charbonniers |
L’arpenteur | gravure de la Maison rustique D'estienne et Liébault, éditions de Rouen, L'arpenteur géomètre au travail, 1641
Olaus Magnus, Histoire des peuples du nord | Guerriers transportant un bateau entre deux voies navigables, 1555

Le pays devenait sauvage, et la tristesse me prit malgré moi. Brulette aussi trouva l’endroit bien aride, et observa qu’il n’y avait pas un seul arbre pour s’abriter. Huriel se moqua de nous. – Voilà bien les gens des pays de blé! dit-il ; aussitôt qu’ils foulent la bruyère, ils se croient perdus. Comme il nous conduisait en droite ligne, connaissant, comme son oeil, toutes les sentes et coursières par où un mulet pouvait passer pour abréger le chemin, il nous fit laisser Sidailles sur la gauche et descendre tout droit aux bords de la petite rivière de Joyeuse, un pauvre rio qui n’avait pas la mine d’être bien méchant, et que pourtant il se montra pressé de passer. Quand se fut fait, la pluie commença de tomber, et il fallait, ou nous mouiller, ou nous arrêter en un moulin qu’on appelle le moulin des Paulmes. (…) Nous fûmes arrêtés là deux grandes heures, et quand il fut possible de se risquer dehors, le soleil s’en allait grand train. (…) Les chemins étaient devenus abominables et nous avions encore une petite rivière à traverser avant de nous retrouver en Bourbonnais. Le pays me paraissait de plus en plus vilain. C’était toutes petites côtes vertes coupassées de ruisseaux bordés de beaucoup d’herbes et de fleurs qui sentaient bon, mais ne pouvaient en rien amender le fourrage. Les arbres étaient beaux, et le muletier prétendait ce pays plus riche et plus joli que le nôtre, à cause de ses pâturages et de ses fruits ; mais je n’y voyais pas de grandes moissons, et j’eusse souhaité être chez nous, surtout voyant que je ne servais de rien Brulette et que j’avais assez à faire pour mon compte de me tirer des viviers et des trous du chemin.

Je parle tout bas, juste au-dessus du silence
Pour que même l’autre oreille n’entende pas

La terre dort à ciel ouvert et dans ma tête
Se prolonge avec des rigueurs d’asphodèles
J’ai repeuplé quelques déserts beaucoup marché
Alors je gis dans ma fatigue et dans ma joie
Ces varechs jetés par les lames des étés

Dans des pays des morceaux de moi font semence
Et donnent - surgeons de ma tendresse - de tels Oasis
que les jours sont des vergers en fête
Où l’homme boit une vigueur amniotique

Le bonheur tombe dans le domaine public

Ascoltando, c’est l’indication secrète de toute exécution musicale. Elle désigne dans la musique un élément qui ne manque certes à aucun phénomène de la sensibilité, et par conséquent qui n’est absent d’aucun des autres arts, mais qui prend tout son relief dans la musique : c’est l’élément d’un renvoi constitutif, d’une résonnance ou d’une réverbération, d’un retour sur soi par quoi seulement le “soi” en question peut avoir lieu. Sentir est toujours aussi se sentir sentir, mais le sujet qui “se” sent ainsi n’existe ou n’est “soi” que dans ce sentir, par lui et même en vérité en tant que lui. Pas de sujet qui ne soit sujet sentant? Pas de sentir - pas de sensation, de sentiment ni de sens en tous sens du mot - qui ne forme de lui-même le retour ou la boucle par laquelle un sujet a lieu.

https://stagerabat.files.wordpress.com/2013/01/favret-saada-etre-affectc3a9.pdf

Tables
  • What grows on whale, remains.

    [A lack of hearing]
  • GUSTAW OR THE HARVEST OF SORROW

    [superstorm]
  • Le silence d'un monde

    [A Lack of Hearing]
  • Tohora

    [A Collection]
  • A long way

    [A wake of whales]
  • Selfportrait

    [Possession et dépossessions]
  • Survies-Territoires autonomes-Grands effondrements

    [Systèmes complexes]
  • What_shores?_balise

    [What_shores?_balise]
  • Lisières

    [Les peuples de l'Ombre]
  • Et in Arcadia...

    [Lisières]
  • Lacryma

    [Lacryma]
  • One of Us - Une communauté -

    [Groupe de recherche HEAR1]
  • Newland

    [Lisières]
  • archipels.org (Genèse)

    [1.0]
  • La peau comme support

    [tatouage(s)]
  • City

    [Multivers]
  • L’ombre de Chthulu

    [Pratiques de l'Ombre]
  • Saudade

    [MES04]
  • …raising cai(r)n…

    [SEMES]
  • Noise from order

    [bruire]
  • Mme Langlois

    [Moodboard]
  • Autant que faire se puisse

    [LEEL]
  • MEDIUM(S)

    [re-Composition]
  • (FULGURANCE |) THROUGH THE LOOKING GLASS | TRANSLATION

    [Séquences-titres (10-12/12)]
  • METATOWN SPIRIT | SÒ | VOLUTION

    [Séquences-titres (7-9/12)]
  • MASCARADE | MORPHE | TRANSFIGURER

    [Séquences-titres (4-6/12)]
  • AFRONAUTS | BLUES | LONG ROAD

    [Séquences-titres (1-3/12)]
  • édition [PROTOTYPE]

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  • amon.cellemen.t

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  • (res-)sources

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  • utopies réalisables. politique et création de l'utopie au présent

    [terreau.récolte.défrichage]
  • Indiscipline(s) oeuvrière(s)

    [Chantiers contemporains]
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    [close]
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    [Out6]
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    [Source]
  • D’un monde à l’Autre (Cartographie des imaginaires rapportés)

    [Sauves]
  • Il n’y a que des ombres à confier au silence.

    [Outpost]
  • Les métamorphoses 2

    [Les propriétés du sol]

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    [Macbeth]
  • Lucy Ann
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    [What grows on whale, remains.]
  • The harvest of sadness
    [The harvest of sadness]
  • Possession (1981)
    [Possession (1981)]
  • The Beached Sperm Whale near Berkhey
    [Stranding]
  • Gdansk - studio 4
    [Gdansk - studio 4]
  • Gdansk - studio 3
    [Gdansk - studio 3]
  • GUSTAW (DAY, NIGHT, DAWN, DUSK) - trailer bout-à-bout
    [GUSTAW - trailer test]
  • Monster tanawhia shark
    [A lack of hearing]
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    [A lack of hearing]
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    [A lack of hearing]
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    [What grows on whale remains]
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  • A chart of the southern hemisphere
    [Pacific map]
  • Carte générale offrant les découvertes faites par le capitaine Jacques Cook
    [Pacific map]
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