J’invente des histoires, c’est ça ma vocation, la réalité suffit à créer toutes la fiction que mon imaginaire me propose.
D’après Eugene Ionesco dans son interview par Jacques chancel l’imaginaire serait conditionné par la communication, ainsi ne puis-je imaginer que ce que je peux exprimer?Donner vie à des objets, on a pu l’évoquer précédemment, c’est avant tout pas nos affaires avant de devenir la seule chose qui fait de nous des images spéciales. Et créer des Histoire c’est une façon encore de se placer dans le monde comme spectateurs privilégiés,on se permet, non plus seulement de catégorise les objets en images, on en sélectionne une partie subjectivement fictive, on les anime comme on animerai des marionnettes pas encore peintes. Parfois il arrive que l’imaginaire nous propose des choses trop complexes pour notre registre sémantique. Et là mon récit pas encore objet prend une toute autre tournure. Bien que dans tout récit la part lacunaire dû à notre sélection permet au destinataire du récit d’y loger son imaginaire, on travaille alors à parler de ce qui n’est pas là. On est des histoires, on explique notre vie, nos actions, notre imaginaire, nos créations à ceux qui n’ont pas pu se déplacer dans ces scènes empiriques.Expliquez , c’est déployer le dispositif de la fiction garantissant l’adoption d’un fait intérieur à l’auteur de l’explication.L’hypothèse du tableau volée est une explication de faits dont l’existence prend vie tant le protagoniste s’offre convaincant. Il plonge le destinataire de cette explication dans un tableau dont la composition nous est empirique. Et dans laquelle il manque quelque chose pour en entendre toute la complexité,
L’autre, le destinataire,pas moins imaginaire que le témoin que nous sommes au moment d’expier nos expériences. Dans son sens originel, expier c’est extérioriser notre piété,en somme il est question d’accomplir ce devoir d’explication et par là, raconter des histoires.Il y quelques choses d’intéressant à établir des hypothèses, je me souviens de mes lectures au sujets des bergers d'Arcadie de Nicolas Poussin. Concernant la puissance de composition du peintre, mêlant fiction et élément du réel, aussi objectif que la géographie. DASTON et GALLISON définissent l’objectivité comme ce qui «conserve les artefacts ou les variations qui au nom de la vérité aurait été supprimée»Outre la maîtrise de l’argumentation, très convaincante, de ces lectures ce qui m’a touché c’est ce petit détail fondamental qu’ils relèvent, le geste du doigts, la véritable raison de mes lectures à ce sujet, la présence du doigts préhensile dans la perception du réel, de ce qui va être raconté.Et aussi dans le travail de l’imaginaire pour composer en montrant, ledit récit. On apprend bien nos premiers mots en montrant l’objet qui leurs correspond Les histoires donnent à nos imaginaires des clefs de lectures afin de mieux écrire ce que l’on veut.Je n’ai pas trouvé d’étude scientifique à ce sujet mais une question me tracasse, composent-t-on des histoires en fonction de la façon dont on sait qu’on retiens empiriquement les événements, ou plutôt en fonction de ce que l’on sait de nôtre communes habiletés à prendre fictivement place dans un récit lacunaire par nature.